L’infirmière, la psychologue et l’assistante de la psychiatre pensent que je suis schizophrène. La psychiatre n’est pas d’accord parce qu’elle dit que je n’ai ni hallucinations ni idées délirantes. Mais j’ai oublié de lui dire qu’il m’arrivait souvent d’être persuadée que tout le monde me détestait. Encore maintenant, mais cette fois-ci c’est vrai.
Renaud est le seul qui peut m’aider. Je vais partir avec lui dans un monde où l’on peut changer la souffrance en douceur, les larmes en sourire. Nous dormirons ensemble, on s’aimera et plus jamais nos poignets ne seront coupés. Un monde sans médicaments, sans mur pour nous séparer d’autre chose, sans poids sur le coeur, sans personne pour nous toucher dans le bus ou dans la rue. Sans le monde autour de moi qui m’étouffe, qui m’agresse. Sans miroir dans lequel on ne se reconnaît pas.
16 avril 1999
Votre commentaire