J’abandonne mes idées stupides

OK, c’est bon, j’abandonne. Cette fois, je n’irai pas me taper la tête au mur pour qu’on me soigne. La psychiatrie ne réparera pas la casse dont elle est responsable.

J’ai des idées stupides aussi, c’est vrai. Demander à la psychiatrie de soigner les traumatismes qu’elle a causés. Ah ah ah. Dix-huit ans de maladie derrière moi et toujours pas de plomb dans la cervelle. Une secrétaire désagréable arrive toujours à me faire pleurer en deux minutes chrono. Faut dire, c’est pas compliqué, avec le passif que je me traîne. Ah mais on va vous rappeler. Mais en fait allez plutôt dans le privé. Prendre un rendez-vous rapidement, c’est compliqué. Et un plus lointain aussi, on prend pas de rendez-vous pour dans trois mois. Ah ben oui, maintenant que vous me le dites, le docteur X ne prend plus de patients.

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Non, je ne revivrai pas ça, je ne peux pas. Passer mon temps à me faire dire d’aller demander ailleurs pour des raisons qui n’en sont pas, c’est au-dessus de mes forces. Donc mes traumatismes, ils vont rester là où ils sont, pour longtemps ou pas, on verra. Des cauchemars, je continuerai à en faire, c’est pas comme si j’étais la seule à en faire à propos de l’HP. Oui, parce que je suis forte, courageuse et blablabla, comme si on me laissait le choix, je gérerais tout ça seule, on faisant comme si ça allait, ce qui est quand même le principal pour tout le monde.

Voilà, fin de l’histoire, je continuerai à marcher brisée, parce que je suis forte, courageuse et dure.

Enfin, parce que j’en ai l’air.

24 commentaires »

  1. Alain Said:

    Bonsoir Lana, c’est vrai que tu sembles courageuse, tu as réussi à faire face à la maladie, à avoir un emploi, à créer ce blog et mille choses que je ne sais pas. Je te dirais bien de ne pas te décourager mais c’est facile à dire. Est-ce que tu cherches un psy qui exerce selon une méthode particulière ? As-tu des contacts qui pourraient t’aider dans ta recherche ?

  2. murielle Said:

    Est-ce que même avec le réseau que tu t’es constitué, tu ne peux pas trouver quelqu’un qui te conviennes. J’ai vu dans tes liens que tu as des psys bloggueurs. Ne pourraient-ils pas te mettre en contact avec d’autres spécialistes, des collègues, etc?
    Je ne sais pas quoi te dire d’autre que « tiens bon ». Tu as connu des moments de découragement, tu en connaitras d’autres et j’espère que c’est un de ces moments là. Un de ces moments où on veut juste baisser les bras avant finalement se remettre en piste à nouveau.

  3. Lana Said:

    J’ai demandé à mon médecin généraliste. Il a trouvé une psy mais qui habite trop loin quand on n’a pas de voiture, une autre qui ne prend plus de patients et la troisième a cette secrétaire qui ne veut pas me prendre de rendez-vous pour des raisons différentes à chaque fois. Depuis que j’ai eu cette idée de trouver un psy qui comprenne les traumatismes de la psychiatrie, je vais mal. Donc, non, c’est bon, j’arrête. Je m’en sortirai toute seule, ou pas, mais j’arrête les frais directement, je ne recommence pas le parcours du combattant, ça me fait plus de mal qu’autre chose.

  4. Marie Said:

    Bonjour Lana, je lis ton blog depuis quelques temps déjà et pour une fois je sors de l’ombre 🙂 je n’ai à vrai dire pas grand chose à dire, si ce n’est que je déplore que tu n’arrives pas à être entendue dans ta recherche d’un nouveau psy…. je suis educ spé et je travaille dans un service d’accompagnement à la vie sociale pour un public adulte avec maladie psychique. Ton témoignage et tes propositions de lecture sont pour moi une source précieuse de réflexion et de remise en question à chaque fois. Merci, et bonne continuation, malgré les freins que tu rencontres.

  5. olivier Said:

    courage : paraître, c’est être !!

  6. Lana Said:

    Oui, pas toujours quand même.

  7. Lana Said:

    Bonsoir Marie. Ton message était passé dans les spams. Je suis contente que le blog t’intéresse. Quant à moi, je vais mieux depuis que j’ai pris la décision d’arrêter ma recherche de psy, on verra pour la suite.

  8. Juste un petit coucou, ta façon d’écrire et de décrire tes émotions me parlent. Bonne journée de 1er mai et merci pour tes billets ! 🙂

  9. Lana Said:

    Merci de les lire!

  10. émilie Said:

    j’ai un psychiatre depuis plus de deux ans, qui a quitté l’hp pour exercer en privé, car il ne supportait plus comment ça se passait là bas; c’est lui qui dit ça, il ne supportait plus les comportements du personnel. Il fait notamment de
    l’hypnose; il m’ adit aussi un jour qu’il pensait que ce serait bien que dans le cursus de formation des psys il y ait de la prise obligatoire de neuro pour qu’ils se rendent compte de ce qu’ils prescrivent. j’ai plusieurs fois tenté de l’amener sur ce terrain: qu’il reconnaisse droit dans mes yeux, les maltraitances, l’insupportable, en clair mon statut de victime de la psychiatrie. taper sans complexe sur la psychiatrie et ses abus. Il m’a toujours écoutée avec respect, mais il ne m’a jamais donné ce que j’attendais….j’ai l’impression que ce métier est presque comme une religion parfois.

  11. Lana Said:

    Ben, ça doit être difficile, quand tu veux soigner, de se dire que tu fais aussi du mal. J’ai entendu un psychiatre dire récemment qu’à toutes les époques, les soignants ne voulaient pas faire de mal, et que même si on s’est rendu compte après que les traitements étaient mauvais, les gens obéissaient juste aux règles de l’époque. Ce qui est bien le problème, je pense, il faudrait peut-être penser aux règles, y réfléchir avant de les appliquer parce que c’est comme ça. Mais le fond du problème, c’est que peu de soignants cherchent vraiment à comprendre les psychotiques. Ils voient un comportement qu’ils ne comprennent pas, se disent que donc il n’y a rien à comprendre et cherchent à le faire cesser par n’importe quels moyens. Ceux qui comprennent vraiment sont rares et n’ont pas le pouvoir de changer le système. Donc on fait de la casse depuis le début de la psychiatrie, en soignant aussi mais ça ne justifie pas le mal qui est fait, en se disant qu’on est mieux qu’à l’époque précédente, mais en ne comprenant toujours pas les malades.

  12. Sybilline Said:

    Chère Lana,

    Je pense que tu idéalises la psychiatrie. J’ai eu l’occasion de parler directement et ouvertement avec une personne ayant fait des études récentes dans ce domaine: les psychiatres ne sont formés qu’à donner des médicaments. On ne peut donc pas tout à fait leur en vouloir de ne pas savoir faire autre chose…à part quelques cas exceptionnels, les chercheurs en psychiatrie comme Henri Grivois, Car Gustav Jung…Tout reste a inventé dans ce domaine, c’est pour cela que la médecine ne parvient pas à soulager les maux psychiques.

    Il y a de surcroît un problème de terminologies qui fait que la plupart des gens mélangent tout.

    Ce que je peux te dire, c’est que tu serais meilleure soignante que n’importe quel psychiatre (sauf les pointures, les chercheurs…). Oui, au final, tu ne peux que compter sur toi-même. Mais tu as des ressources…C’est bien sûr désolant de faire le constat de cette réalité tragique, mais c’en est une.

    De plus, la plupart des psychiatres sont surmenés et prennent des gens à tour de bras, ils ne sont pas assez nombreux. Du coup, pas de temps pour les recherches personnelles, pour permettre à la psychiatrie d’aller mieux. On applique et on se donne bonne conscience.

    Il ne faut pas s’attendre à autre chose qu’à des traitements médicamenteux. Je crois qu’on peut dire aujourd’hui qu’on ne sait pas soigner la psychiatrie. Tout reste à inventer dans ce domaine…

    Je pense cependant que pour les cauchemars, tu pourrais faire appel à un psychothérapeute. Ils sont souvent plus disponibles et ceux qui ont fait une formation jungienne sont en général assez pointus dans ce domaine et pourraient t’aider. A mon avis, c’est plus de ce côté-là qu’il faudrait que tu cherches. Les psychothérapeutes (avec formation jungienne) sont plus aptes à interpréter les cauchemars et à permettre un soulagement de ce côté-là que les psychiatres qui sont formés pour donner des médicaments c’est tout (pour soulager par la chimie!).

    Très bonne soirée à toi en tout cas et merci pour tout ce que tu donnes. C’est précieux et formateur. Ta sincérité, ta justesse me touchent beaucoup.

  13. Sybilline Said:

    Petite erreur ou lapsus… »On ne sait pas soigner la psychiatrie » n’a pas de sens…On ne sait pas soigner les troubles psychiques, mais peut-être parce que la psychiatrie est malade…Une métaphore surréaliste, un lapsus de ma part?

  14. Lana Said:

    Certains psychiatres sont aussi psychothérapeutes, et leur métier ne se borne pas à donner des médicaments, ils s’occupent aussi d’habitations protégées, d’hôpitaux de jour ou encore de clubs thérapeutiques; Quant à la psychanalyse, non merci, je déteste ça.

  15. Sybilline Said:

    Je ne te parlais pas de psychanalyse…mais de psychothérapie, c’est différent.

    Bien sûr que certains psychiatres s’occupent d’autre chose, mais ce n’est pas dans leur formation, c’est donc le résultat d’une recherche personnelle. Donc, c’est au bon vouloir de chacun. Ce n’est pas encadré par la formation première. Je te parle en France. En Belgique, c’est peut-être différent. J’ai eu l’occasion d’en parler avec quelqu’un qui a fait des études de médecine en France et qui m’en a parlé.

    J’ oubliais un psychiatre chercheur qui vaut le détour dont j’ai parlé dans un article (que j’ai connu grâce au livre de Coupechoux. Il s’agit de Benedetti). Si cela t’intéresse, j’ai parlé un peu de ses recherches dans cet article:

    http://folieetespoir.over-blog.com/2014/04/la-psychose-selon-benedetti.html

    J’aime beaucoup une de ses citations (c’est un psychiatre italien donc, je traduis en français):
    « Quelle profession est celle-ci, la nôtre. Qui semble parfois centrée sur la capacité humaine d’absorber la douleur? »

    Il rappelle bien un des buts essentiels de la psychiatrie: soulager la douleur…Pas facile dans l’état actuel des recherches et du système (qu’il faudrait révolutionner).

  16. Lana Said:

    Tu me parles de Jung, et c’est un psychanalyste. Quant aux psychiatres, je fréquente le monde de la psychiatrie depuis plus de 17 ans, je peux donc te dire que beaucoup ne se contentent pas de juste donner des médicaments, même si certains le font. Ca ne sert à rien de noircir le tableau, qui n’est déjà pas bien glorieux.

  17. Sybilline Said:

    Jung n’est absolument pas un psychanalyste: http://fr.wikipedia.org/wiki/Carl_Gustav_Jung

    J’ai lu plusieurs livres de lui et c’est le fondateur de la psychothérapie qui n’a rien avoir avec la psychanalyse, il s’est d’ailleurs disputé avec Freud qui lui en était un et chacun a ensuite fait son chemin. Ils n’ont pas du tout la même façon d’aborder la psychologie. Il est un des seuls à avoir travailler sur l’interprétation des rêves d’où ma suggestion.

    Depuis quelque temps, tu déformes mes propos et ne m’écoutes pas. Je pense donc que je laisserai les autres te répondre et je me retire. Cela ne sert à rien que je m’exprime si tu pars avec des a priori négatifs et que tu me fais dire ce que je ne dis pas en me parlant en plus sur un ton très désagréable.

    Apparemment, tu te plaignais de ne pas trouver de psychiatre (ce n’est pas moi qui noircis le tableau), je t’ai proposé autre chose, c’était une suggestion bien sûr, un psychothérapeute. Mais tu me réponds mal en déformant tout ce que je dis (j’ai relu ce que j’ai écrit et ça n’avait rien d’infâmant. C’était simplement une ouverture pour t’aider). Je constate que mon aide t’est pénible, donc, je m’en vais.

  18. Satyneh Said:

    Sybilline, je ne peux développer plus faute de temps mais Jung s’est démarqué de la psych-analyse de Freud part un concept plus complet de l’analyse (incluant la notion d’âme , de psyché, voire d’âme collective au lieu de la limiter à la sexualité comme le faisait Freud) en la dénommant « psychologie analytique » : http://fr.wikipedia.org/wiki/Psychologie_analytique
    Personnellement j’adhère beaucoup plus qu’aux concepts patriarcaux et impérialistes de Freud, mais cela est quand même du domaine de la psychanalyse même si l’approche est différente.
    Quant aux cauchemars, je me permets de faire remarquer qu’il n’y a parfois rien à interpréter dessus, pour celles et ceux dont la structure de défense agit de manière lucide et consciente : ils peuvent être crus et réalistes sans nécessité d’aller chercher midi à 14h00, et par exemple, rêver d’un chat ne symbolisera rien d’autre que de rêver d’un chat.

    Si un psy ne pige pas ça il passera à côté de l’accompagnement qui est sensé apporter, à mon avis, et son « ouverture » sera inappropriée et déplacée.

    Ceci exposé rapidement sans vouloir te heurter.

  19. Lana Said:

    Désolée d’avoir été désagréable, j’avoue que les théories semi-ésotériques style retour à la nature, psychanalyse jungienne, etc ont tendance à m’énerver. Quant à noircir le tableau, je ne parlais pas des difficultés avec l’administration mais du fait que parce que tu as parlé avec un psychiatre, tu en tires des généralités.

  20. Sybilline Said:

    Satyneh,

    Je te remercie pour ton explication. Il est vrai que je suis un peu susceptible en ce moment…J’ai le sentiment aussi parfois de ne pas réussir à faire passer ce que je veux. Je suis cependant tout à fait ouverte aux différents points de vue énoncés. Ce type de problème mérite des nuances.

    Pour moi, la psychanalyse est une façon de soigner mise en place par Freud dans laquelle on s’allonge sur un divan et où on vide son sac. Je simplifie.

    Je n’ai pas les livres sous les yeux de Jung, mais à plusieurs reprises, il parle de psychothérapie et jamais de psychanalyse. J’ai moi-même suivi autour de 20 ans une psychothérapie avec une personne qui avait une formation jungienne. Cette psychothérapeute a aidé ma tante à sortir de problèmes importants et aujourd’hui, elle est rayonnante. C’est ma tante qui m’avait conseillée cette personne que j’ai vue pendant un an et qui m’a vraiment aidée à aller mieux. Elle travaillait aussi sur les rêves et cette approche me plaisait, car on discutait, nous avions des échanges. Elle me faisait de très bonnes synthèses. Ce n’est pas l’idée que je me fais de la psychanalyse de Freud. Et le nom était bien psychothérapie.

    J’ai fait parfois des cauchemars récurrents et tant que je les ai laissés de côté, ils revenaient. Ce n’est seulement que lorsque j’ai décidé d’affronter le problème à bras le corps que je suis parvenue à m’en libérer. Je comprends cependant ce que tu veux dire aussi Satyneh, il ne faut pas vouloir tout analyser. Mais je te répondrai, cela dépend du choc émotionnel que le cauchemar éveille. Quand il est récurrent, c’est angoissant…Il est bon parfois de s’y pencher. Dernièrement, j’avais fait un terrible cauchemar qui me hantait et c’est en en parlant que cette impression horrible a été évacuée.

    Par ailleurs, j’ai discuté avec un ami de mon oncle qui est psychothérapeute et qui est en train de suivre une formation jungienne. Nous avons parlé de cette formation et cela rejoint bien ce que j’avais perçu par mon expérience et mes lectures. C’est pourquoi je suggérais cela à Lana, sans le lui imposer et en comprenant très bien que cela ne lui convienne pas. C’était pour l’aider afin qu’elle trouve du soutien, une idée parmi d’autres… Les psychothérapeutes sont souvent moins pris que les psychiatres et prennent les gens au moins une heure. C’est une autre approche que la psychiatrie. Chacun doit cependant aller là où il le sent. Aucun soin n’est universel.

    Lana,

    Tu as raison, je ne devrai pas généraliser après une discussion, je pense cependant qu’en ce moment, la psychiatrie perd des moyens (Alain a fait plusieurs recherches là-dessus et est plus pointu que moi dans le domaine. Il m’a fait lire des choses) et ce n’est pas seulement la faute des psychiatres d’ailleurs…C’est tout un système qu’il faudrait revoir et repenser. Tu participes, Lana, à ce renouveau par tes articles et il serait bon que les soignants les lisent. C’est ensemble qu’on fait avancer les choses, en unissant nos forces et en s’ouvrant aux différents points de vue.

    Je pense que l’article de Philosophie magazine résume un peu ce que je pressentais:

    http://folieetespoir.over-blog.com/2014/05/le-naufrage-de-la-psychiatrie-sophie-dufau.html

    Donc, ma généralisation ne me semblait pas complètement fausse. Je ne voulais cependant pas te heurter Lana et j’ai bien senti que je t’énervais, c’est pourquoi je me questionne parfois sur le bien-fondé de mes interventions. Si cela doit t’irriter, quel intérêt? Il faut se sentir en confiance pour avancer (des deux côtés). Je ne voudrais pas polluer ton blog par des remarques que tu trouverais déplacées. Et parfois, elles le sont peut-être sans que je m’en rende compte. J’ai le même problème avec mon ami…Je l’énerve parfois alors que ce n’était pas volontaire. L’impression d’être à côté de la plaque…mais c’est blessant aussi pour moi quand je m’en rends compte. Une impression d’incompréhension. Je me dis alors: « A quoi bon? » Si je fais plus de mal que de bien, mieux vaut m’écarter.

    Bonne journée à tous.

  21. Satyneh Said:

    Sybilline, merci d’avoir précisé tes pensées, cela me permet de développer également avec plus de précisions :
    Il y a un terme générique aux concepts de Freud et Jung, fondateurs de la psychanalyse, c’est l’Analyse :

    « la pratique médicale est, et a toujours été, un art. Il faut en dire autant de l’analyse. L’art véritable est créateur, et ce qui crée est au-delà de toute théorie » (C G Jung)

    Si Jung, pour marquer la différence de son approche, tout en restant dans le cadre de l’analyse, l’a appelée « Psycho-analyse », il n’en reste pas moins que cette technique est couramment appelée « psychanalyse », et se base sur la libération créatrice de la parole. La méthode analytique, qu’on l’appelle psychanalyse ou psycho-analyse, invite grosso modo le patient à l’introspection (sur le divan ou face à face), à explorer son inconscient etc… Il est habituel de dire que ce travail pouvant se prolonger jusqu’à plus de 10 ans n’est pas forcément adéquat pour les patients en état de crise, et de fragilité, nécessitant un accompagnement plus ponctuel, et des soins précis pour aider à résoudre des problèmes dans l’actualité de ce que vit le patient au quotidien.
    Alors que le but de la psychanalyse (jungienne* ou autre) n’est pas de soigner, mais d’explorer, même si cela peut soigner à l’occasion, par effet de ricochet.(* cf l’appellation « psychanalyste jungien » : http://www.cgjungfrance.com/Les-psychanalystes-jungiens-par,564 )

    Cela ne répond pas aux mêmes demandes.

    Et ensuite, le terme « psychothérapie » regroupe aussi tout un éventail de différentes méthodes (psychothérapie de soutien, psychothérapie d’inspiration psychanalytique, psychothérapie systémique, etc…) que peuvent autant pratiquer les psychologues que les psychiatres, ou les psychothérapeutes.
    Je tenais à le souligner.
    Rien à voir, donc, lorsqu’on sait cela, avec le fait « d’idéaliser la psychiatrie ». C’est une demande précise à laquelle un psychiatre devrait pouvoir répondre, et s’il n’en est pas capable ou ne le veut pas, ce n’est pas parce qu’on l’aurait idéalisé, lui ou son corps de métier, puisque la demande est légitime et rentre dans le cadre de ce à quoi ils peuvent prétendre, mais parce que, comme tu en fais la remarque ensuite, parce qu’il y en a qui participent à la perpétration d’un système déglingué.

  22. Satyneh Said:

    Je comprends ta démarche d’ouverture sur les diverses méthodes, mais je pense que l’ouverture indispensable avant d’en proposer d’autres, c’est d’être ouvert à l’autre, autrement dit, c’est d’entendre ce que demande un patient, ou un ami, et c’est ce qui manque le plus dans les relations d’aides notamment dans les professions sensées justement aider.

    Je dis cela car en recherchant un article de Thierry Tournebise sur les cauchemars dus à des traumatismes, je suis tombée sur un autre article ( http://www.maieusthesie.com/nouveautes/article/convaincre.htm ) où il explique ce manque d’écoute :

    « Le domaine de la santé est par excellence un de ceux où il est important d’être entendu et compris. Mais c’est sans doute, contre toute attente, un de ceux où l’on tente le plus de convaincre et de manipuler. Naturellement… c’est pour le bien des patients… mais qu’en est il au niveau de l’efficacité ? »

    Il en parle après avoir exposé les différentes manipulations notamment sous prétexte d’aide, et explique aux thérapeutes et à toute autre personne intéressée la différence entre la chaleur humaine et l’affectivité.
    La première c’est quand on est ouvert à l’autre, la deuxième c’est quand on a besoin de l’autre et qu’on en a peur en même temps.
    Il explique même que l’affectivité est étouffante.

    Pour finir, je suis tout à fait d’accord avec toi lorsque tu dis « on avance ensemble », néanmoins, sans perdre de vue qu’on a toujours beaucoup à apprendre de l’autre quand il est en demande, ne serait-ce que dans l’exercice d’être attentif à ce qu’il a exprimé dans sa demande avant de proposer multiples choses qui nous correspondent plus à nous qu’à la demande de la personne.
    J’ai l’air d’être tatillon mais ces nuances me semblent importantes.

    Bonne fin de journée à toi 🙂

  23. murielle Said:

    Lana. Alors fais ce break. Tu as raison de ne pas vouloir t’épuiser dans ce parcours du combattant. Prends soin de toi par d’autres manières. Et avec un peu de chance, il y aura quelqu’un pour toi à un moment donné. Tu es suffisamment lucide et intelligente pour aussi savoir ce qui te fait « du bien » ou pas.

  24. Lana Said:

    Oui, si j’en ai besoin, je verrai plus tard si je peux trouver quelqu’un. Et je sais qu’au pire, si je vais vraiment mal, je peux aller à la maison médicale, ils sont vraiment bien là-bas.


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