A propos

Avec ce blog, j’ai voulu apporter ma petite contribution à la lutte contre les préjugés qui entourent cette maladie. D’autres blogs existent déjà, mais il y a tellement d’idées fausses autour de cette maladie qu’un de plus ne sera pas de trop. Si en visitant ce blog, quelques personnes abandonnent leurs préjugés et comprennent un peu mieux cette maladie et la souffrance qui l’entoure, alors je ne l’aurai pas fait pour rien.

Les préjugés contre les schizophrènes sont de plus en plus présents, et je pense que le moins que je puisse faire pour les combattre et d’assumer cette maladie. Je n’ai plus souvent à me battre contre mes symptômes, je suis bien insérée socialement, je n’ai plus à gaspiller mon énergie pour seulement arriver à rester en vie ou dans la vie. J’ai cette chance-là, et pour ceux qui ne l’ont pas, je veux faire changer le regard des gens sur notre maladie. Qu’ils voient qu’un schizophrène est une personne comme les autres, que souvent on ne soupçonne rien en la voyant, que la politique du tout sécuritaire en psychiatrie est dangereuse et concerne la société tout entière, que le mythe du schizophrène dangereux n’est qu’un moyen d’avoir des nouveaux boucs émissaires.

Je suis tombée malade à l’âge de 17 ans, en 1995. Je suis maintenant stabilisée, je vis avec un traitement mais quasiment sans symptômes.
J’ai fait trois grosses crises psychotiques de neuf ou dix mois chacune, puis j’ai pu réintégrer une vie normale mais en vivant constamment avec des symptômes pénibles.
Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’avoir enfin trouver mon équilibre et d’avoir tourné la page sur les années les plus noires de ma maladie. C’est aussi parce que j’ai ce recul que j’ai décidé de créer ce blog, je suis beaucoup plus lucide sur mes troubles à présent.

Lana

Si vous voulez me contacter, vous pouvez le faire à cette adresse: schizo.sosblog@yahoo.fr

 

Qu’est-ce que la schizophrénie?

La schizophrénie est une maladie mentale dévastatrice dans les effets et chronique dans la durée; c’est probablement la plus pénible et la plus invalidante des maladies mentales graves.

Les premiers signes de la schizophrénie apparaissent généralement au cours de l’adolescence ou chez l’adulte jeune.

Les effets de la maladie (les symptômes) sont souvent incompréhensibles, déroutants, voire choquants, pour la famille et l’entourage. Les personnes atteintes de schizophrénie présentent des difficultés dans le processus de la pensée et dans la perception, ce qui engendre des délires, des pensées désordonnées, des hallucinations, des discours et des comportements étranges. Ces symptômes font que les personnes touchées par la maladie se voient limitées dans leur communication avec autrui, se retirant souvent du monde qui les entoure.

Contrairement à la croyance populaire, les personnes atteintes de schizophrénie ne sont pas « des personnalités dédoublées » ni dangereuses pour les autres; elles sont, en fait, beaucoup plus souvent victimes de violences et se sentent régulièrement isolées, stigmatisées, pouvant être réticentes ou incapables de parler de leur maladie.

La plupart des personnes atteintes de schizophrénie souffrent tout au long de leur vie, d’où la notion de chronicité, ratant ainsi des occasions professionnelles et relationnelles.

Malgré l’apparition de nouveaux traitements, qui sont associés avec l’occurrence de moindres effets désagréables, amenant à une amélioration de la qualité de vie, seul un patient sur cinq peut dire qu’il ne subira plus les effets de la maladie. Par ailleurs, ces avancements n’ont pas rendu possible la réduction du taux de suicide, qui reste d’une personne sur dix.

Avec la schizophrénie, ce n’est pas seulement la personne qui est touchée mais également son entourage. La famille et les amis peuvent être profondément affectés par le sentiment d’impuissance et d’incompréhension au vu des symptômes de la maladie; la personne souffrante devient alors un fardeau dans le soutien et dans la prise en charge. Faire face aux symptômes de la schizophrénie est donc particulièrement difficile pour les membres de la famille, qui veulent retrouver la personne active et vive d’avant la maladie. En outre, l’entourage peut culpabiliser, avec la croyance que la maladie provient d’une mauvaise éducation, ou culpabiliser la personne malade en l’accusant d’une mauvaise ou d’une faible volonté, ce qui n’est pas le cas.

La schizophrénie est une maladie complexe, due à divers facteurs agissant simultanément, qui semblent être le résultat d’influences génétiques ou biologiques (physiologie du cerveau, consommation de produits,…), d’accidents survenus durant la grossesse ou l’accouchement, d’effets de l’isolement social et/ou du stress. Il existe aussi d’autres facteurs qui peuvent jouer un rôle dans le déclenchement de la schizophrénie, mais aucun ne peut être désigné comme étant la cause unique; on pense plutôt que chacun fait augmenter le risque pour une personne de développer la maladie… risque qui est identique chez les hommes et les femmes, avec, toutefois, la différence que les hommes tombent malades plus jeunes (entre 16 et 25 ans) tandis que les femmes développent les symptômes à un âge plus avancé (entre 25 et 30 ans).

La schizophrénie touche environ 1 à 2% des personnes au cours de leur vie et est présente dans le monde entier, avec une incidence semblable d’un pays à l’autre.

Les traitements médicamenteux et les autres prises en charge de la schizophrénie réduisent et contrôlent les symptômes, à condition que les interventions soient régulières et conformément à la prescription. Néanmoins, certaines personnes ne sont pas soulagées par le traitement disponible, ou l’interrompent prématurément, en raison d’effets indésirables, ou arrêtent les soins par manque d’introspection. Cette maladie touche en effet le cerveau, centre du jugement, rendant les personnes malades tout à fait inconscientes de leur état ou de sa gravité.

Même quand le traitement est efficace, la lourdeur de la maladie entraîne des conséquences (stigmates, symptômes résiduels, avec manque d’élan et d’énergie, effets indésirables du traitement,…) qui sont très pénibles pour les patients et qui peuvent les empêcher de mener une vie normale.

Source: www.psychiatrie.be

24 commentaires »

  1. Lana Said:

    Votre message est passé dans les spams, étant donné que vous prenez mon blog pour une plateforme publicitaire personnelle. Ensuite, légal ou pas, c’est moi qui décide de ce qui est publié sur mon blog.

  2. Kaly Said:

    Bonsoir Lana,

    J’ai lu votre blog comme un très bon bouquin, je me jetais dessus dès que j’avais un moment de libre et j’ai terminé ma lecture à toute allure et assez tard dans la nuit.
    Votre écriture est puissante et vraiment bouleversante.

  3. bleue Said:

    Bonsoir Lana
    J’ai parcouru votre blog. La puissance et la justesse de votre écriture sont remarquables. Vous offrez au lecteur la possibilité de découvrir ce qu’est vraiment la schizophrénie, et en cela, vous faites de la sémiologie, autre que celle que l’on trouve dans les livres de psychopathologie. Il ne s’agit pas de dire que celle-ci n’est pas utile, bien au contraire. Mais ici, les signes de la maladie, ses manifestations, sont portés par votre récit, d’où émane une lutte profonde: celle qui consiste à vivre. Vivre malgré l’intense douleur, l’enfer, l’incompréhension. Vivre malgré la fragmentation. Vivre l’indicible. Vivre, tout court, après tant d’années de lutte.

    Ainsi, votre témoignage et toutes ces longues années pour être entendue, avoir un diagnostic, être prise en considération par un psy (chiatre, chologue), ne peut laisser indifférent(e).

    Je suis thérapeute, et suis très sensible à vos mots, dignes d’intérêt tant au plan plan sémiologique dira t on, donc, qu’au plan littéraire.

    Je suis heureuse d’apprendre que vous êtes maintenant stabilisée et que vous vivez, libre.

    PS: j’aime beaucoup l’auto collant: don’t panic, I am psychotic

    🙂

    Prenez soin de vous
    ASF

  4. Lana Said:

    Merci à tous les deux pour vos commentaires, ça me fait plaisir de savoir ça.

  5. Bonjour et bon rétablissement (mais pas trop vite ni trop entièrement, notre décalage est hommage à l’intensité morale et l’amour fou)

    https://oliwp.wordpress.com/2015/11/13/oh-deraison-comprend-nos-coeurs/

  6. Anne Said:

    Merci Lana pour votre blog!!! Enfin des mots justes sur la maladie psychique! Je suis touchée par celle-ci depuis 1992 (bipolarité à tendance schizoïde). Je suis stabilisée mais reste très fragile. Les témoignages et les articles de votre blog méritent d’être largement connus dans un monde où l’on dit souvent à demi-mot « Cachez cette souffrance étrange que je ne saurais voir ». Encore merci!

  7. Lana Said:

    Merci pour vos mots, c’est encourageant!

  8. Aurélie Duyck Said:

    Bonsoir Lana,

    Je viens de tomber par hasard sur votre site qui est joliment écrit et explicite. Je demande de l’ aide d’ urgence en tant qu’Amour d’ une personne schizophrène…je préfère cette expression… Car cela englobe plutôt un être…et pas seulement cette maladie envahissante.

    Mon ami Éric a 38 ans et est reconnu malade depuis qu’ il a 25 ans. Actuellement, il est sous abilify injectable et temesta.

    Notre histoire d’ amour est compliquée, ce fut la 1ere relation sérieuse que j’ ai eue… après nous nous sommes éloignés pendant 20 ans, mais toujours en pensant à l’ un et l’ autre.

    De mon côté, je suis à peu près dans les normes, je suis professeur des écoles, j’ ai eu une enfance pas reluisante et surtout mariée puis divorcée d’ un mari pervers et manipulateur qui a su me retournait comme une crêpe à l’ âge de 16 ans et qui est en réalité le père d’ Éric…c’est pour cela que nous nous sommes toujours croisés de loin.

    Il fallait passer par cet historique complet pour entrevoir notre présent. Aujourd’hui les relations avec Eric sont accaparantes pour moi : il ne travaille pas, se reclut totalement, ne dors pas la nuit, fume comme un pompier, vit quasiment dans le noir et m’ oblige à suivre ce rythme. Sans parler de la jalousie excessive, des coups reçus et enfin d’ une sexualité exacerbée que j’ ai du mal à combler.

    Voyez Lana, je souffre autant que lui, parce que je l’ aime vraiment Éric…pourtant nous avons eu 2 gros épisodes de séparation très durs pour l’ un et l’ autre.

    Aujourd’hui, j’ ai de graves problèmes de santé en urologie…j’ ai l’ impression de dépérir et qu’ Éric me vide de toute ma vitalité. Encore une fois, je suis au bord du gouffre. La semaine dernière, j’ étais en arrêt, et Éric n’ a eu de cesse de me harceler pour que l’ on se voit chez moi, ce que je ai accepté… seulement son injection, suite à sa volonté, avait été retardée d’ une semaine. Quelle descente pour moi, nuits blanches, impossibilité de préparer mes cours, ne pas sortir, fumer dans une ambiance sombre, et pour couronner le tout le recours à l’ alcool pour oublier soi disant les tracas…des rapports sexuels forcés sinon tu sais qu’il va exploser, ses yeux se transformaient véritablement et un afflux sanguin démesuré…il fallait qu’il décharge toute sa tension. Moi malade, obligée de faire des courses tous les jours car il mange comme quatre, et pas d’ aide pour le quotidien… même laver une cuillère est insurmontable pour lui.

    Juste Lana, je ne suis pas là pour accuser, je ne connais que trop bien les symptômes de cette foutue maladie et les dommages qu’elle engendrent.

    Je ne sais plus quoi faire, j’ ai plus le peps pour me battre…car pour Éric je suis sa seule bulle d’ air dans laquelle il me cadenace.

    J’ aimerais tant qu’il comprenne son quotidien désorganisé et que moi vraiment malade physiquement, je tiens plus le choc.

    Alors que faire, lui dire à demi mots ce qui ne va pas…j’ ai déjà essayé, Éric après une semaine d’ accalmie, recommençait de plus belle. Couper les ponts encore…pas sûre de tenir sur la longueur !

    Peut-être auriez-vous des conseils à me prodiguer, je suis perdue. Aidez-moi s’ il vous plaît à apprivoiser cette maladie. Un grand merci.
    .

  9. Lana Said:

    Bonjour Aurélie,

    c’est difficile de donner des conseils face à une situation si compliquée. Je n’ai malheureusement pas de recettes magiques. Mais vous devez aussi penser à vous et la maladie n’excuse pas tout, notamment le manque de respect.

  10. Lana Said:

    Je n’arrête pas de penser à ton message. Et tu n’es pas obligée de supporter tout ça, je suis choquée par les coups et les rapports sexuels imposés. Il ne faut pas tout remettre sur le dos de la maladie, ce n’est pas une excuse à un tel comportement.

  11. Bonjour Lana,

    je voulais vous remercier d’avoir crée ce blog. J’ai été hospitalisée à plusieurs reprises pour bouffées délirantes et vos articles m’ont été d’un grand secours. J’ai très vite eu envie de les partager avec mes proches pour qu’ils prennent conscience des stéréotypes qu’ils ont intégrés sur la maladie mentale.
    Merci de nous rappeler que la schizophrénie n’est pas quelque chose de déficitaire. Merci, de nous transmettre si justement votre vécu. Et bravo pour votre formation de pair aidante, j’aurais sûrement mieux vécu mon internement si je vous avez croisé dans les couloirs de l’HP…

  12. Lana Said:

    Merci beaucoup pour vos encouragements.

  13. SA Said:

    Bonjour Lana,

    Je suis tombée sur votre blog, c’est peut être déplacé mais je me demandais si les personnes schizophrènes souffraient de leur « côté » (ignorance qui était malheureusement la mienne). Au final, j’ai parcouru vos écrits et je dois dire que c’est tellement bouleversant, et vous dégagez une telle force, une tel courage… Et c’est si brillamment écrit. C’est déplacé, mais encore une fois avec mes préjugés, au-delà de votre maladie, j’ai vu une femme brillante et on ne se l’imagine simplement pas avec les caricatures que nous montrent la culture populaire à ce sujet… Je me suis sentie simplement bête en vous lisant. Merci infiniment pour votre partage.

    Je dois dire aussi que j’ai été surprise du recul que vous aviez durant vos crises, vous saviez que ça clochait. Vous vous rendiez même compte que vous aviez besoin d’aide. Je ne suis pas une personne schizophrène, j’ai eu des troubles bien moins graves il y a 5 ans (trouble panique sans objet avec déréalisation quasi non stop durant des mois) mais je me rappelle de ces paroles de mon médecin alors que je croyais perdre la raison « si vous étiez folle, mademoiselle, vous ne vous poseriez pas la question». J’ai également un oncle qui est lui schizophrène. Je l’ai appris depuis peu parce qu’il est rétabli depuis une trentaine d’années (avec prise de médicaments à vie) je n’étais pas née au moment de ses crises, mais ma mère m’a raconté qu’il n’avait aucun recul sur ses « délires » il y croyait dur comme fer, se montrait même parfois méfiant envers l’entourage familial qui essayait de l’approcher (comme si il ne reconnaissait plus personne). Y aurait-il simplement différents types de schizophrénie ? Certains qui le vivraient dans une ambivalence raison/folie et d’autres qui n’auraient aucune lucidité/recul quant à leur état ? C’est si effrayant que le corps médical soit aussi catégorique (et si méprisant au passage)…

  14. Lana Said:

    Bonjour,
    merci pour votre message.
    Oui, je crois qu’il y a différents types de schizophrénies. Mais même les gens qui délirent sans recul peuvent être rejoints dans leur monde, je pense, même si c’est difficile.
    Et oui, c’est effrayant que le corps médical soit si catégorique.

  15. Sarah Said:

    Ma mère est schizophrène depuis avant ma naissance. J’aimerais qu’on parle davantage de la souffrance extrême que revêt la vie d’un enfant de mère schizophrène confronté à la folie parentale (carences affectives, négligences, maltraitances, tranches de vie effrayantes imposées depuis le plus jeune âge…). Croyez-moi ce n’est pas une sinécure…
    Cordialement

  16. Lana Said:

    C’est vrai, mais certains schizophrènes sont aussi de bons parents. Courage à vous en tout cas.

  17. coralie Said:

    Bonjour Lana
    Je vais profiter du confinement pour lire ton livre, merci pour tes écrits qui permettent de mieux comprendre cette maladie terrible. J’aurai aimé te connaître avant. Jai perdu ma soeur il y a qq mois, elle souffrait de troubles bi polaires et schizophrene depuis plus de 20 ans. Elle n’a pas eu la chance de trouver un psy qui lui explique sa pathologie…les medicaments ne sont pas la seule reponse aux maux. J’espere que le regard des gens sur les malades psychiques changeront à l’avenir. La difference fait peur alors que bcp sont doux et non dangereux.
    Tu savais que les schyzophrenes etaient apellés les bienheureux au MoyenAge…
    Force et courage pour toi et ta famille 🙂

  18. Lana Said:

    Bonjour Coralie, mes condoléances pour ta sœur. Courage à toi aussi.

  19. […] je ne vis pas avec une schizophrénie ni une bipolarité. Non je ne peux pas tout comprendre. Oui mes diagnostics de troubles […]

  20. cecile Said:

    je rejoins sarah sur le fait qu’on ne parle pas assez des enfants ayant vécu avec un parent en crise… et surtout je critique l’absence totale de prise en charge, après deux ans de délire quasi non-stop ma mère a été hospitalisée d’office..; et nous (moi et ma soeur) on a été laissé livrer à nous même, pas physiquement mais mentalement avec toute cette folie et cette angoisse que nous a laissé notre mère… j’ai vécu des années et des années avec cette angoisse dévorante, ce « monstre » noir et gluant…. maintenant ça va mieux mais j’aurais pu ne pas m’en sortir…

  21. Anonyme Said:

    et bien entendu psychotique ou pas il y a de bons et de mauvais parents…

  22. Lana Said:

    Cécile, avez-vous vu « La forêt de mon père »? C’est un très beau film sur la vie d’enfants dont le père est schizophrène.

  23. […] Je m’appelle Karine L’Espérance, je suis Canadienne et j’habite la rive nord de Montréal dans la ville de Laval au Québec. Je vis avec une maladie mentale depuis 25 années. Mes premiers symptômes sont apparus quand j’avais 16 ans à la suite de consommation de drogue. Donc, j’ai arrêté de consommer pour que les symptômes disparaissent, ce qui a fonctionné. Par contre, mes symptômes sont revenus quand j’ai atteint l’âge de 18 ans même si je ne consommais plus. J’ai reçu mon premier diagnostic à l’âge de 19 ans, celui de Schizophrénie. […]


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