Posts Tagged ‘suicide’

« Il faut bleu sous les tombes », Caroline Valentiny, Albin Michel

Un roman qui évoque avec délicatesse le suicide d’une jeune homme et le deuil de ses proches.

« Était-ce possible qu’il ait si bien fait semblant que ses parents n’aient jamais su, ou à peine, qu’il était rempli de tous ces bris de verres? »

« Il avait emprunté les marches et s’était jeté dans le vide, elle devrait désormais vivre avec cet impossible-là, cela n’ôtait rien à la grâce de ce qu’il avait été, à la grâce infinie de ce qu’il avait été. »

« Hello, monde cruel », Kate Bornstein, Au diable vauvert

« Si j’ai écrit ce livre, c’est pour t’aider à rester en vie. Parce qu’à mon avis, le monde a besoin de plus de gens au grand coeur, peu importe ce qu’ils sont et font. Les non-conformistes et les rebelles, les freaks, les queers, les pécheurs et les pécheresses rendent le monde meilleur. »

Kate Bornstein

« L’amour qui me reste », Michela Marzano, Grasset

Présentation de l’éditeur

Il y a des tragédies sans mot  et il n’en existe aucun pour désigner un parent qui perd son enfant.
Celle-ci se passe à Rome. Le soir où Giada, 25 ans, se suicide, le monde de Daria s’effondre. D’abord figée dans la douleur, cette mère apprend peu à peu à l’apprivoiser, en dialoguant avec sa fille disparue dont elle nous retrace l’histoire. Comment Daria, impatiente, décida d’adopter avec son mari. L’arrivée de Giada bébé, les joies, les mots, la douceur des premières années. La naissance d’un petit frère. L’obsession de Daria d’être une mère parfaite, elle qui ne trouva jamais sa place auprès de la sienne. Son désir de panser les blessures de sa fille, alors que celle-ci finit par découvrir la vérité de ses origines, sans parvenir à retrouver sa mère biologique… Mais l’amour le plus grand peut se révéler impuissant.
Puis, grâce à l’aide de son entourage, Daria reprend goût à la vie  : elle accepte de participer à des groupes de paroles, ose se confronter à son propre passé, pardonner… et se délester de sa culpabilité.
En prêtant sa voix à Daria, Michela Marzano aborde, tout en sensibilité, la maternité, l’adoption, le suicide, le deuil… Ses retranchements, ses obstinations, son désir insatiable d’être aimé, sa peur d’être abandonnée, sont un peu les nôtres, aussi. Ce roman est celui d’une résilience, d’un combat, qui, s’il n’efface pas la perte, nous apprend qu’avec elle, il faut continuer à vivre – sinon mieux, sans illusion: l’espoir renaît parfois de ses cendres. C’est quand on arrête de lui réclamer le salut que l’amour nous sauve.

Biographie de l’auteur

Née à Rome en 1970, ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieur de Pise, Michela Marzano est Professeur de philosophie à l’Université Paris Descartes. Elle est l’auteur, entre autres, de Penser le corps (PUF, 2002), Extension du domaine de la manipulation (Grasset, 2008), Le Contrat de défiance (Grasset, 2011), Légère comme un papillon (Grasset, 2012), Tout ce que je sais de l’amour (Stock, 2014). Ses livres sont traduits dans de nombreux pays.

« Avec toutes mes sympathies », Olivia de Lamberterie, Stock

Présentation de l’éditeur

Les mots des autres m’ont nourrie, portée, infusé leur énergie et leurs émotions. Jusqu’à la mort de mon frère, le 14 octobre 2015 à Montréal, je ne voyais pas la nécessité d’écrire. Le suicide d’Alex m’a transpercée de chagrin, m’a mise aussi dans une colère folle. Parce qu’un suicide, c’est la double peine, la violence de la disparition génère un silence gêné qui prend toute la place, empêchant même de se souvenir des jours heureux.
Moi, je ne voulais pas me taire.
Alex était un être flamboyant, il a eu une existence belle, pleine, passionnante, aimante et aimée. Il s’est battu contre la mélancolie, elle a gagné. Raconter son courage, dire le bonheur que j’ai eu de l’avoir comme frère, m’a semblé vital. Je ne voulais ni faire mon deuil ni céder à la désolation. Je désirais inventer une manière joyeuse d’être triste.
Les morts peuvent nous rendre plus libres, plus vivants. »
O. L.

Biographie de l’auteur

Olivia de Lamberterie est journaliste à Elle, chroniqueuse littéraire à « Télématin » sur France 2, au « Masque et la plume » sur France Inter et correspondante pour Radio Canada.

Et pas toi

J’aurais pu mourir tant de fois.

Cette fois, à cette soirée, où je ne pensais qu’à ce pont que j’avais repéré, idéal pour s’en jeter.

Chaque fois que je passais au-dessus de la Sambre, attirée par l’eau sombre.

Quand je découpais quelque chose au couteau, pensant à m’en servir pour mes poignets.

Chaque fois que je ne regardais pas en traversant, cette fois où j’ai failli me faire renverser par une voiture.

Là fois où j’avais préparé tous mes médicaments et le verre d’eau pour les avaler d’un coup.

A dix-sept ans, je pensais que je ne passerais pas mes vingt ans. Personne ne me venait en aide. Ma prof principale écrivait dans mon bulletin « Lana joue, espérons qu’elle gagne. Nous ne pouvons rien pour elle ». Moi j’espérais tout des adultes et je pleurais en pensant à cette phrase, en silence. Je jouais ma vie.

La chance, que j’ai eue, et pas toi, Cécile, c’est que je n’ai jamais été désocialisée. Que la maladie ne m’a pas reléguée dans le no man’s land de la société. Toi, tu souffrais d’être une marginale. La folle avec ses chiens.  La chance que j’ai eue, après mes années d’errance médicale, c’est d’avoir une psychiatre que je pouvais voir une heure chaque semaine. Toi, tu ne croyais pas en le psychothérapie, mais quelqu’un t’avait-il déjà offert un véritable espace pour parler?

Oui, j’aurais pu mourir tant de fois. Et pourtant, à presque quarante ans, je suis toujours vivante. Et pas toi. Ce n’est pas faute d’en avoir parlé. Oui, on a parlé du suicide, on avait dit qu’on ne le ferait pas, on ne voulait pas se faire souffrir l’une l’autre, ni notre entourage. Moi, ça m’a aidé, de me dire ça, depuis je ne pense plus au suicide. Ou alors pour quand je serai vieille, et seule. Mais seule, tu l’étais beaucoup trop. Moi j’étais loin, ta famille aussi, tu n’avais pas de travail, pas de reconnaissance de la société.

Certains disent que les problèmes sont temporaires. Mais la schizophrénie, c’est pour la vie, la plupart du temps. Et si j’ai toujours l’espoir de faire changer quelques petites choses, sinon je n’écrirais même pas ça, je comprends que d’autres ne l’ait pas. Que certains s’en sortent, que certains survivent, ne veut pas dire que ceux qui n’y arrivent pas sont faibles. C’est plus qu’un problème individuel.

Je m’en suis sortie. Et pas toi. Mais je comprends ta mort, je ne suis pas en colère contre toi, je ne t’en veux pas. J’en veux plus au système de santé, à la société qui ne t’a pas fait de place. J’ai eu des chances que tu n’as pas eue. Sans cela, serais-je encore en vie? Je ne sais pas.

J’aurais pu mourir tant de fois. Je suis en vie. Mais pas toi.

 

 

 

Les schizophrènes, le mal, la mort

Ce soir, une requête Google menant à mon blog est « le schizophrène aime faire le mal ».

Alors, il est peut-être temps de rappeler quelques évidences. Surtout aujourd’hui où je porte le deuil de ma meilleure amie, schizophrène, morte par suicide.

La réponse est non, le schizophrène n’aime pas faire le mal.  Les gens souffrant de schizophrénie souffrent, et 10% se suicident. 10%, ça fait 60 000 personnes en France. Ces personnes, tout ces morts, et tout ceux qui survivent, ne sont pas LE schizophrène. Ils ne sont pas une maladie. Ca n’existe pas, LE schizophrène.  La schizophrénie, elle touche vos parents, vos amis, vos proches, elle nous touche. La schizophrénie, elle touche une personne sur cent. Vous croisez des schizophrènes tous les jours, sans le savoir.

Oui, de temps en temps, un schizophrène tue. Comme tout le monde, j’ai envie de dire. Je veux dire par là que comme dans toutes les catégories de gens, il y a des meurtriers, et des cons, et des gens qui aiment faire du mal. Mais, comme dans toute catégorie, il s’agit d’une minorité. Pourquoi généraliser quand il s’agit des schizophrènes? C’est vous qui nous faites du mal en faisant ça. C’est ça qui nous fait vivre dans le silence, dans l’exclusion, dans la honte.

C’est nous qui avons peur du monde. C’est nous qui souffrons, parfois à en mourir, écrasé par une maladie trop lourde et un monde trop dur. La schizophrénie, c’est nous qu’elle tue.

Car le lien entre le schizophrène et la mort, c’est d’abord et avant tout une histoire de suicide bien trop nombreux.

Pourquoi ne voyez-vous que les quelques meurtres pour oublier ces milliers de suicides? Vous risquez bien plus d’aimer un schizophrène qui se tuera que d’être tué par un schizophrène.

Ne l’oubliez pas.

 

Cécile

Tu as résisté des années.

Tu as survécu au cancer.

Tu as surmonté bien des épreuves.

Tu étais une artiste talentueuse.

Tu étais mon amie depuis dix ans.

Mais voilà, ce que le cancer n’a pas réussi à faire, la schizophrénie l’a fait. Elle t’a tuée. Tu t’es suicidée la nuit de Noël.

Je ne t’oublierai jamais, Cécile.

Je continue le combat pour toi.

Je t’aimais, je n’ai rien d’autre à dire.

Le suicide ou pourquoi j’ai voulu mourir

On dit souvent que les suicidés sont lâches et ne pensent pas aux autres.

J’ai déjà parlé des préjugés sur les tentatives de suicide et je voudrais aujourd’hui parler des raisons que j’ai eues de vouloir me suicider, pour que les gens oublient un peu leurs idées reçues.

J’ai voulu mourir parce que je souffrais trop. Une souffrance de chaque seconde, à tel point que j’envisageais ma vie en secondes restantes. Pas en années, ni en mois ou même en jours, non en secondes. Et ces millions de secondes étaient un comme un vertige, une impossibilité totale à envisager.

Pourquoi ne pensais-je pas à la souffrance que je causerais aux autres en me tuant? Pourquoi en tout cas n’était-elle pas un frein, car si, j’y pensais?  Parce que je me sentais seule, parce qu’aucun psychiatre ne m’avait crue, parce que les autres ne pouvaient pas soulager ma souffrance, parce que je pensais qu’ils seraient mieux sans moi, parce que je ne voyais pas pourquoi je devrais supporter une vie d’enfer (non, je ne voyais pas de fin à cette souffrance) pour ne pas perturber les autres.

Le suicide m’apparaissait comme un acte courageux. Il faut être sûr de ce qu’on fait à 100%, et c’est sans doute pour ça que je ne l’ai jamais fait. Je n’avais pas ce courage, j’avais peur à cause du 0,1% d’espoir qu’il me restait quelque part au fond de moi. C’était trop radical, et l’instinct de survie est puissant, même au fond de l’abîme.

Je rêvais qu’on me trouve en train de me suicider, qu’on me sauve, qu’on me parle, qu’on me croit enfin. Dire qu’il ne faut pas faire attention à ceux qui parlent de suicide est gravissime, parce que c’est justement parce qu’on les écoute qu’ils ne se suicident pas. Ce n’est pas parce qu’ils font du cinéma, c’est parce que quelqu’un leur a tendu la main à temps. Sans cette main tendue, il y a beaucoup de risques que le suicide ait lieu.

Plus tard, je ne voulais plus qu’on me trouve. J’étais si déprimée que je ne suis pas allée voir ma psychiatre, persuadée qu’elle ne pourrait rien faire pour moi. J’avais déjà souffert plus que ça, mais la répétition de le souffrance, au cours des années, est usante. Parfois, ce qui ne te tue pas te rend plus faible. Je savais que j’irais mieux, mais je savais aussi que j’irais mal de nouveau et je n’avais plus la force de me battre. Je n’imaginais plus qu’on puisse me sauver, j’avais fait tout ce qu’il fallait pour ça, aller voir ma psychiatre et prendre mon traitement tous les jours pendant des années. Je ne me suis pas tuée car j’ai pensé aux autres. J’ai jugé que ma souffrance était ma responsabilité et que je ne voulais pas la transmettre à d’autres.

Suicidaire, j’ai toujours pensé à mon rapport aux autres, quelles qu’aient été mes conclusions.

Suicidaire, j’ai toujours fait preuve de courage. Courage parce que je suis restée en vie, mais il aurait été tout aussi courageux de me suicider, d’avoir la force de passer à l’acte.

Chaque personne a ses raisons d’être suicidaire, de passer ou non à l’acte, et on ne peut réduire cela à quelques préjugés. L’important est d’essayer de comprendre ces personnes et d’aller vers elles car, je me répète, mais les préjugés qui vous rassurent nous tuent.

 

Le suicide et les autres

« Ceux qui se donnent la mort pensent en finir avec la souffrance. En fait, ils se contentent de la transmettre à ceux qu’ils laissent derrière eux. »

Jeannette Walls

J’ai lu cette phrase hier soir, et c’est exactement la raison pour laquelle je ne me suis pas suicidée là dernière fois que j’en ai eu envie.

Alors, disons-le tout de suite, ce n’est pas une condamnation, ce n’est pas un jugement, je comprends totalement ceux qui se suicident, je ne les condamnerai jamais, c’est juste la raison qui m’aide, moi, à rester en vie quand je n’en peux plus. C’est le versant noir du sens de la vie.

Un jour, j’ai vu un reportage sur les hommes préhistoriques, sur la façon dont avait commencé la médecine, avec quelques plantes. Je me suis dit: c’est ça, le sens de la vie. Mettre une petite pierre, un petit quelque chose qui semble presque rien, mais qui grandit l’humanité, parce qu’au final, toutes ces connaissances mises bout à bout donnent le monde dans lequel nous vivons et dans lequel les générations futures vivront. Une vie ne vaut pas grand-chose mais l’humanité vaut quelque chose. Ce sont les autres, le sens de notre vie, y compris ceux qu’on ne connaîtra jamais.

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Le versant noir, c’est que la souffrance est elle aussi universelle, elle ne s’éteint pas non plus. Comme les connaissances, comme la somme de nos petits actes, elle traverse notre humanité de façon inéluctable. Si je me suicide, alors je transmets ma souffrance à ceux qui restent. Et pas seulement à ceux qui m’aimaient. Un suicide, c’est une bombe dont les éclats vont toujours plus loin que ce qu’aurait pu imaginer celui qui est mort. Une bombe qui brise le coeur et parfois tue ceux qui nous aimaient, et qui blesse les autres. Alors, pour ne pas mourir, je considère que ma souffrance est ma responsabilité. Ca ne veut pas dire qu’elle ne peut pas être partagée, ni que je ne peux pas demander de l’aide, au contraire. Mais ça vaut dire que ma mort volontaire reporterait ma souffrance sur les autres, et ça je ne le veux pas. C’est ma responsabilité de vivre avec, de la supporter, pour ne pas la démultiplier.

Voilà, ce n’est pas un jugement, ce n’est que ma façon de supporter la vie. C’est ce qui m’aide. Penser aux autres, même si eux ne savent pas, même s’ils ne comprennent pas toujours, même quand je me tais. Et penser aussi à ceux qui savent, à ceux qui m’aident, à ceux à qui je parle. Penser à cette bombe, à ces éclats, penser que je ne veux pas la faire exploser.

Les préjugés qui vous rassurent nous tuent

Si tu te coupes, si tu te brûles ou te blesses de manière volontaire de quelque façon que ce soit, on dira que c’est pour attirer l’attention. Peut-être que tu le fais pour ne pas te tuer, pour te sentir vivant, pour t’apaiser, pour te soigner parce que ça tu sais soigner, peut-être que tu caches tes blessures. Sans doute que tu as beaucoup de bonnes raisons. Et attirer l’attention n’en serait pas une mauvaise, de toute façon. Mais on pensera que le mieux est d’ignorer tes blessures.

Si tu parles de tes pensées suicidaires, on dira que ceux qui veulent vraiment mourir n’en parlent pas. Peut-être que tu espérais juste une parole, juste un peu de réconfort, un peu d’amour, une main tendue qui te ferait changer d’avis, qui te rendrait goût, même un tout petit peu, à la vie. Ce n’est pas indigne d’espérer encore qu’on nous sauve, ce n’est pas vil de demander de l’aide à ceux qu’on aime. Pourquoi ton désir de mort ne serait-il audible que s’il était absolu?

Si tu rates ton suicide, on dira que c’était juste un appel au secours. Ou encore une fois que tu voulais attirer l’attention. Voire que c’était du chantage. Peut-être que tu voulais vraiment mourir, peut-être que tu voulais juste dormir, peut-être que c’était la seule façon de dire ta douleur, de demander de l’aide. Risquer sa vie parce qu’on ne sait pas dire sa souffrance autrement, c’est tout sauf anodin. Vouloir mourir parce qu’on n’a pas d’autre solution, c’est tout sauf à balayer d’un revers de la main parce que le suicide est raté. Ce n’est pas « juste » un appel au secours. Mais de toute façon, depuis quand faut-il ne pas répondre à quelqu’un qui crie au secours?

Si tu réussis ton suicide, on dira que tu étais égoïste. On dira que tu ne pensais pas aux autres, on dira que tu aurais pu en parler avant, qu’on aurait pu t’aider et aussi que de toute façon si tu avais décidé de mourir, on ne pouvait rien faire pour toi. On oubliera tout ce qu’on a dit de et à ceux qui en ont parlé, à ceux qui ont demandé de l’attention pour ne pas en arriver à réussir leur suicide.

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Moi je dis que les préjugés blessent, enferment et tuent. Je dis que si quelqu’un veut attirer notre attention, que si quelqu’un a besoin d’aide, et bien il faut l’aider et lui donner de l’attention. Quand quelqu’un a mal quelque part, quand il tombe, quand il fait un arrêt cardiaque, il attire notre attention et nous lui en donnons, pour l’aider, pour le sauver. Alors je ne vois pas pourquoi on devrait se détourner de ceux dont la douleur est psychique, je ne vois pas pourquoi ils n’auraient pas droit comme les autres de parler de leur souffrance, d’autant plus que c’est une des seules façons de la faire connaître, et je ne vois pas pourquoi il faudrait les laisser mourir à coups de préjugés qui ne rassurent que ceux qui ne veulent rien voir ni rien faire.

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