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Témoignage d’Aëolienne
« Chère Scarlet », Teresa Wong, Dunod
Résumé de l’éditeur
« Je rêvais de partir, de monter dans la voiture de se rouler, loin. Ou simplement de dormir pour toujours. Exactement comme dans ce rêve que je fais tout le temps : je grimpe dans un bac à fruits et je sens une pluie de pommes m’ensevelir. » Dans ce roman graphique intime et émouvant, Teresa Wong écrit et illustre l’histoire de sa lutte contre la dépression post-partum. A la fois déchirant et drôle, Chère Scarlet saisit à la perfection le désespoir silencieux de celles qui souffrent de ce syndrome et de leur sentiment profond de ne pas être à la hauteur et de perdre pied.
Chère Scarlet est un voyage poignant et très personnel à travers la complexité de la découverte de la maternité, offrant aux mères atteintes de dépression post-partum à la fois de l’espoir et le réconfort de savoir qu’elles ne sont pas seules.
La vie avec un antécédent psy est usante
« L’aquarium », Ségolène Bourlard, Librinova
Avec sincérité et humour, Ségolène Boulard nous offre un témoignage puissant et poignant sur l’hospitalisation en psychiatrie
Présentation de l’éditeur
Mes bras sont des bras de cadavres
Difficile de dire quand tout a commencé. L’anorexie à 15 ans, tout pour se rapprocher d’un état squelettique, cet attrait pour le morbide. Les scarifications qui zèbrent mon avant bras. Les cauchemars dont je me réveille en hurlant. Puis à 21 ans ce décrochage après une rupture amoureuse. L’isolement, l’obsession. Les messages cachés dans les paroles des chansons qu’il m’envoie. L’échec scolaire. Cigarettes. Alcool. Cannabis.
25 ans, l’anorexie qui se réveille insidieusement. L’agressivité. Les cauchemars. Les coupures. J’ai perdu mes bras, ce ne sont plus les miens. Mes bras sont des bras de cadavres. Et ce visage, ce n’est pas moi. Je suis morte et avance parmi les vivants. Je sors de ce corps, rien n’est réel. L’angoisse. Je me sens catapultée dans une personnalité qui n’est pas la mienne. Chloé est morte quelque part et je continue à vivre à sa place. L’anorexie s’est endormie mais les voix se sont réveillées. Des commentaires. Sur chacun de mes faits et gestes, sur mes pensées. Elle me raconte ce que les gens pensent de moi, ils m’observent, partout tout le temps. Une ombre me suit. La présence des autres m’est insupportable alors la voix leur dit “Arrete de me regarder salope sinon je te tue”. Le soir la radio est allumée dans ma tête, je ne comprends pas ce qu’ils disent. Je saisis des bribes, parfois des cris. Je me réveille en hurlant et quelque fois je vois une forme à côté de moi, je veux la saisir mais passe au travers.
Mon premier psychiatre m’a laissée dans l’enfer, il n’a pas traité les voix. J’avalais des anti-depresseurs sans me sentir mieux ou moins angoissée. Epuisée j’ai changé de psy. On a tâtonné, j’ai fait une très grosse dépression. Mais maintenant j’ai le bon traitement, les commentaires sont extrêmement rares, les cauchemars ont disparu, l’angoisse a globalement diminué. Je me sens encore peu adaptée à ce monde mais je parviens à donner le change. J’ai la sensation que la personne que j’étais est morte. Mais j’arrive à vivre relativement normalement. Parfois je culpabilise, je ne me sens pas assez malade pour qu’on s’occupe de moi. Je ne serai jamais assez reconnaissante envers ma psy pour avoir mis un mot sur ma souffrance : la schizophrénie, cette salope.
« Qu’est-ce qui monte et qui descend? », KNL, Marabulles
Présentation de l’éditeur
Le journal de bord acidulé d’une bordeline qui raconte ses séjours en HP.
Réalisé à l’aquarelle et aux feutres fluo : vert, orange et rose, KNL livre le quotidien de ses séjours. Elle a résolument choisi l’humour pour décrire ses hauts et ses bas, l’absurdité des situations à l’hôpital, les curiosités culinaires des plateaux repas, les jeux, l’ennui, les rêves, le mal-être et les récidives. Ces passages poignants sont entrecoupés par d’autres moments de vie « hors les murs », où elle est entourée de son compagnon, de sa super maman et de ses copines, racontant sa vie professionnelle et ses questionnements. KNL s’attache à des petits instants de vie qui prennent toute leur ampleur dans son cas, à elle… De sa narration intimiste, on ressort touché en plein cœur. Une belle leçon de vie et d’empathie.
Biographie de l’auteur
Témoignage sur le Collectif Schizophrénies
Lana tient un blog qui détaille « la schizophrénie par une schizophrène » et présente ses « réflexions sur la psychiatrie par une usagère ». Elle raconte dans ce texte ceux qui l’ont aidée et ce dont elle avait besoin en période de crise.
J’ai étudié couchée sur mon lit, souffrant de clinophilie. J’ai passé des heures à étudier quelques pages, interrompue par une voix qui me poursuivait. M’arrêtant pour aller à la librairie la plus proche m’acheter des livres sur la psychiatrie, pour tenter de comprendre ce qu’il m’arrivait. J’ai passé des examens oraux les yeux rougis, ayant pleuré dans les toilettes juste avant. Je suis allée au cours la vue brouillée par les médicaments ou les larmes. J’ai vu les mots danser sur des feuilles, prise par l’angoisse.
Lire la suite ici:
http://www.collectif-schizophrenies.com/les-schizophrenies/temoignage-de-lana
Demain nous sommes debout
Je vais témoigner dans un film qui laisse la parole aux personnes vivant avec la souffrance psychique. Pour réaliser un court métrage qui servira à vendre le film à des producteurs, les réalisateurs ont lancé un crowdfounding sur ulule. Le lien avec la présentation est ici. Si vous avez envie de voir ce film, vous pouvez donner un peu d’argent ou partager le projet à vos réseaux. Merci!
« Je reviens d’un long voyage, Candide au pays des schizophrènes », Stéphane Cognon, Frison-Roche
Présentation de l’éditeur
« Ce qui n’a pas de nom », Piedad Bonnett, Métailié
Présentation de l’éditeur
Dans ce court récit, Piedad Bonnett raconte à la première personne le suicide de son fils Daniel, vingt-huit ans, qui s’est jeté du toit de son immeuble à New York. Il était schizophrène. Dans un milieu bourgeois, corseté par des conventions en tout genre, il n’est pas de bon ton de parler crûment de la mort et de la folie ; c’est pourtant ce que fait l’auteur, dans une langue sobre et sans effets de manche, avec une sincérité bouleversante. Elle raconte la stupéfaction du deuil, les formalités de la mort occidentale, mais aussi et surtout le combat inégal d’un jeune homme contre la folie qui le cerne.
Une plongée dans la douleur qui ne verse jamais dans l’apitoiement ou l’impudeur : l’écrivain n’a que les mots pour dire l’absence, pour contrer l’absence, pour continuer à vivre.
Biographie de l’auteur
Piedad Bonnett est née à Amalfi, en Colombie. Elle enseigne la littérature à l’université des Andes, à Bogotá. Poète reconnue, elle a obtenu de nombreux prix et a été traduite dans plusieurs langues ; elle a aussi écrit plusieurs romans et pièces de théâtre.