Symptômes négatifs et symptômes positifs

Les schizophrénies sont caractérisées cliniquement par la dissociation psychique et la présence, en proportion variable, de symptômes dit positifs et négatifs[20]. Cette classification a été introduite par la neuropsychiatre américaine Andreasen dans les années 1980 [21],[22].

Les symptômes positifs sont les symptômes qui s’ajoutent à l’expérience de la réalité et aux comportements habituels et qui ne sont pas ressentis normalement par les individus sains. Ils comprennent les éléments sémiologiques communs aux états psychotiques aigus : idées délirantes, hallucinations pouvant impliquer l’ensemble des sens, déréalisation (impression d’étrangeté du monde, qui paraît irréel, flou, qui manque de sens), dépersonnalisation (impression de sortir de son propre corps), ainsi que les troubles cognitifs regroupés sous le terme de désorganisation ou troubles du cours de la pensée (phénomène du « coq à l’âne » quand le discours passe d’un sujet à un autre complètement différent)[23]. Les hallucinations sont couramment en relation avec le thème des idées délirantes[24]. Les symptômes positifs répondent positivement aux traitements médicaux[24].

Les symptômes négatifs sont ainsi dénommés car ils reflètent le déclin des fonctions normales et se traduisent par une altération des fonctions cognitives complexes d’intégration : altération des fonctions mnésiques, difficultés de concentration, pauvreté du langage spontané, du comportement moteur : aboulie, amimie, apragmatisme, mais aussi du fonctionnement social ou émotionnel : altération de la vie en relation, abrasement des affects et de la motivation (athymhormie) ou encore une absence de plaisir (anhédonie). A l’inverse des symptômes positifs, les symptômes négatifs sont beaucoup plus résistants aux traitements actuels[6]. Les recherches semblent indiquer que ces symptômes négatifs ont des conséquences beaucoup plus délétères et handicapantes sur la qualité de vie des personnes schizophrènes que les symptômes positifs et affectent plus fortement leur entourage[25],[26].

Les personnes souffrant de schizophrénie ne présentent jamais la totalité des symptômes mais plutôt un ensemble spécifique à chaque patients. Le grand nombre de combinaisons différentes possibles entre ces symptômes engendre des formes cliniques très variées. Ainsi, certains considèrent la schizophrénie comme un syndrome, traduction clinique de pathologies multiples et non comme une pathologie unique.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Schizophr%C3%A9nie#Sympt.C3.B4mes_positifs_et_n.C3.A9gatifs

3 commentaires »

  1. Igor Thiriez Said:

    A l’heure actuelle, il s’agit selon moi de la considération la plus claire de la maladie. Il me semble que pour certains, la désorganisation constitue une troisième dimension distincte, notamment car pouvant correspondre autant à du positif qu’à du négatif (j’aurais personnellement plutôt tendance à considérer cette désorganisation comme un symptome négatif mais bon…). D’autres encore rajoutent les deux dimensions d’exaltation et de dépression qui s’exprime également chez les schizophrènes (pas que les schizoaffectifs) plus ou moins selon leur positionnement sur le continuum entre SCZ et bipolarité…

  2. Lana Said:

    Dans l’article sur les neuroleptiques, ils rajoutent la dissociation comme troisième dimension. Les trois pouvant être associés dans « les cas les plus complexes ». Ca fait toujours bizarre de lire qu’on a été un cas complexe, mais franchement je ne connais pas beaucoup de schizophrènes qui ne le soient pas, il me semble que le plus souvent ces trois dimensions sont associées, non?

  3. Igor Thiriez Said:

    Oui en général mais pas avec la même intensité, c’est d’ailleurs les raisons qui ont poussé certains cliniciens à définir des sous types de schizophrénie : paranoïde, hébéphrénique, simple, heboidophrenique etc.


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