« J’ai survécu à la psychiatrie », Christelle Rosar, Max Milo

À la suite d une enfance marquée par les maltraitances, de 16 à 37 ans, alternativement hospitalisée d’office, internée volontaire ou sur les conseils de son ami, Christelle Rosar subit l enfer de l enfermement psychiatrique. On l’attache, lui injecte des produits, la maintient dans la dépendance médicamenteuse et un état végétatif. Elle dénonce ce procédé de destruction totale, les ravages des médicaments sur sa santé et ses capacités intellectuelles, le mutisme dans lequel elle a été maintenue et l absence totale d écoute de la part du personnel soignant. Aujourd hui,elle s est relevée, apaisée. Mais son combat continue, pour dénoncer des soins sans humanité qui se résument à l administration de médicaments et les difficultés pour celle ou celui qui en a été victime de reprendre pied dans la société. (Hôpitaux mentionnés : Sainte-Anne, Maison-Blanche, les Centres d Accueil Thérapeutique à Temps Partiel (CATTP), les ESAT…)

115 commentaires »

  1. Sybilline Said:

    Bonjour à toi,

    Je viens de lire ton article sur l’explication de la naissance de ta schizophrénie (forclusion, avis contradictoires etc…). Je l’ai trouvé très intéressant. L’analyse est vraiment approfondie et montre que tu as une très bonne connaissance de toi et de ton milieu. C’est précis et clair.

    J’ai voulu te laisser un mot sur ton blog, mais mon message a été effacé. Tu es un battant en tout cas! Et ta détermination a probablement permis ta guérison aussi.

  2. Sybilline Said:

    J’avais aussi une autre question à toi qui a écrit un livre sur la maladie. A quel âge peux-tu dire que tu as senti que tu étais guéri? J’ai remarqué que ceux avec qui j’ai discuté et qui vont bien maintenant, ont passé la quarantaine et la cinquantaine signe leur victoire réelle sur la maladie. Je me demandais s’il en était de même pour toi.

    Y a-t-il finalement un âge où les symptômes disparaissent plus facilement?

  3. Lana Said:

    Moi je vais bien et j’ai 34 ans, mais j’ai commence tôt aussi, à 17 ans!

  4. Bonjour Sybilline,

    Je ne comprends pas ce qui s’est passé pour que le message que tu as déposé sur l’un de mes blogs ait été effacé ! À ton avis, cela vient de mon ordinateur ou du tien ?

    Merci de t’intéresser à ce point aux schizophrènes ! La maladie disparaît souvent vers la vieillesse ! Je considère qu’il m’aura fallu environ 50 ans pour guérir complètement.

    Selon certaines statistiques dont je peux te communiquer les liens sur Internet c’est soit un malade sur cinq qui guérit soit même un malade sur deux qui guérit. En général parce qu’il a évolué grâce à quelqu’un d’exceptionnel qu’il a rencontré et qu’il s’est alors opposé à son psy qui lui, au contraire, voulait malgré tout continuer les médicaments.

    Bien cordialement à toi,

    SOLJENITSYNE DE GAUCHE

  5. Sybilline Said:

    Lana,

    C’est un beau témoignage que tu nous transmets, car tu es la seule pour le moment que je connaisse et qui soit guérie de cette maladie si jeune. En effet, j’avais lu qu’au niveau neurologique, ça commençait à aller mieux plutôt vers 40 ans. Bien sûr, il y a le travail personnel qui peut permettre de surmonter plus vite les épreuves de la maladie. Et tu en es la preuve…

    A toi Soljenitsyne,

    Je pense que sur ton blog les messages ne passent pas partout. Ils m’ont demandé à quoi j’appartenais (wordpress ou autre) et comme je n’ai pas d’adresse, mon message n’a pas été pris en compte.

    Je suis contente de rencontrer quelqu’un d’aussi combatif et d’optimiste face à la maladie, car dans pas mal de livres écrit par des psychiatres, j’avais lu que la schizophrénie était incurable. C’est insupportable de voir cela car on perd tout espoir et donc, toute victoire sur un combat nécessaire.

    Si je m’y intéresse tant, c’est que mon ami souffre de cette maladie et que je veux mieux la connaître dans l’espoir d’une guérison prochaine. J’imagine que ta femme a dû s’y plonger aussi, essayer de comprendre et de te soutenir dans les moments difficiles. Elle semble avoir joué un rôle important dans ton évolution. Quand on a un être cher qui vit cela, on ne peut pas rester indifférent.

    J’ai beaucoup de chance finalement d’être entourée -grâce au blog de Lana- de personnes positives et qui se battent avec les bonnes armes: de l’espoir, de la lucidité, du respect de tout être humain, de l’intelligence et de la sensibilité… Ce sont des valeurs essentielles.

    Très bonne soirée à tous.

  6. Infirmière psy Said:

    Soljentsyne,

    Je pense que dire que tu es guéri parce que une personne s’est opposé au psy et t’a poussé à arrêté ton traitement peut être très dangereux face à des personnes fragiles.
    Que la psychiatrie ne sait pas guérir cette maladie malgré les recherches, j’en conviens. Que les traitements ne la guérissent pas, mais cherchent juste à canaliser les symptômes, j’en conviens dans bien des cas. Mais ce n’est pas le traitement qui entretient la maladie.

    Et chaque cas est particulier. Certains psychotiques sont violents durant leur crise, et les traitements leur permettent de canaliser cette violence. On ne peut pas nier certains faits divers suite à l’arrêt de traitement, que ce soit des agressions envers d’autres personnes, ou plus souvent envers soi-même. Et la plupart de ces faits de violences ne sont pas inscrits dans des faits divers mais se produisent au sein de la famille ou de l’hôpital psychiatrique.
    Je pense que laisser entendre que l’arrêt de traitement est une solution, et surtout de généraliser cela à une maladie qui ne peut être généralisée peut être dangereux.

    Bien sûr, on arrive toujours à trouver un cas où le traitement réponds plus au principe de précaution, et que l’on pourrait s’en passer, tout comme certaines hospitalisations. Mais il ne faut pas se servir de ces rares cas pour faire une généralité dangereuse pour les patients et pour leur environnement.

  7. Alain Said:

    Chère infirmière,

    Je m’en voudrais de vous attaquer, vous faites preuve de bon sens en recommandant de suivre son traitement et vous faites aussi preuve d’intérêt pour les patients en vous exprimant sur ce blog, ce qui est assez rare pour les professionnels. J’en ai connu qui ne faisaient que leurs « heures ».

    Il faudrait pourtant s’intéresser aux études à long terme sur l’évolution des patients. Malheureusement, en France cela existe peu. J’ai lu qu’environ 30% des patients menaient après 10 ans une vie normale et 30% étaient bien rétablis (étude américaine). On ne dit pas s’ils avaient arrêté tout traitement. En France, beaucoup échappent au « radar » de la psychiatrie car ils ne fréquentent plus les psy, ceux ci ne voient que les cas les plus graves et ont donc un biais.

    Il faudrait aussi s’interroger sur la manière de fonctionner de la psychiatrie qui ne fonctionne plus que sur le mode de l’urgence en hôpital. Où sont les structures dignes qui pourraient accueillir les malades en cours de rétablissement et qui, faute de famille, se retrouvent à la rue ou en prison. Ces deux endroits sont-ils thérapeutiques ?

    Il y a enfin des méthodes (cognitives à l’aide de programmes informatique), et aussi le neurofeedback qui font l’objet d’expérimentations ailleurs. En France, on s’en tient aux vieilles lunes comme la psychanalyse. Quel taux de succès ? Est-il évalué ?

    Exemple d’une étude sérieuse :
    Overall NF was shown to be effective. This study provides the first evidence for positive effects of NF in schizophrenia.

    En résumé, le neurofeedback s’est montré efficace. Cette étude fournit la première preuve des effets positifs contre la schizophrénie.

    ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22715481

    (mettre http://www. devant )

    J’ai lu qu’une telle étude avait été entreprise à Marseille dans un grand hôpital. Quelle retombée ? Quel suivi ?

  8. Lana Said:

    Moi j’ai toujours un traitement, donc je ne suis pas officiellement guérie. Mais c’est sûr que j’échappe aussi aux statistiques puisque je ne vois plus de psy.
    Je ne crois pas non plus que le traitement entretienne forcément la maladie. Ca peut entretenir un état apathique quand il est trop fort, et c’est vrai que souvent les psy préfèrent laisser quelqu’un dans cet état plutôt que de prendre le temps d’une psychothérapie et de diminuer le traitement, sans forcément l’arrêter. Ca ne veut pas dire pour autant que la personne ira mieux tout d’un coup en arrêtant son traitement.

  9. Lana Said:

    Il y a trop de liens dans vos messages, il faut donc attendre que je les modère.

  10. Infirmière psy Said:

    Bonjour à tous,

    Je vais essayer d’apporter une réponse globale.
    J’ai réagit à une phrase qui, mise dans les mains de personnes fragiles, peut avoir des conséquences dramatiques.

    Je rappelle que les psychiatres, et les infirmières (même si notre rôle décisionnaire est très réduit) sont des professionnels de santé qui ont fait le choix de consacrer leur vie ou du moins leur carrière à aider les patients souffrant de maladies psy. Nous sommes ici pour traiter les crises les plus graves et pour améliorer le quotidien des patients et par extension de leur famille et de l’ensemble de la collectivité. Et malheureusement, certains discours anti-psy (« J’ai survécu à la psychiatrie », « révolte contre son psy », « science infuse des psys », etc…) ne nous encourage pas à venir participer à ce forum. De mon souvenir, il y avait un psychiatre qui venaient de temps en temps (Igor il me semble), mais il ne participe plus.

    Et il ne faut pas me faire dire ce que je n’ai pas dit. Je ne remets pas en cause le ressenti du malade, ni sa capacité de réflexion, etc…. Mais ce n’est pas non-plus parce qu’on se sent mieux avec un médicament que l’on est guéri sans médicament.
    Il existe des protocoles pour réajuster les traitements, donc les diminuer, voire les supprimer. Et cela peut se faire en collaboration avec le psychiatre (je ne parle pas de psy car ça peut vouloir dire psychologue ou psychiatre ou psychanalyste, etc…, ce qui n’a rien à voir. Attention à ne pas tout mélanger). Mais cela se fait AVEC le psychiatre, pas contre lui. Et il est vrai que cela dépendra du risque qu’il y a derrière (pour le malade ou pour la société). Une personne qui lors de ses crises a fait preuve de violence aura plus de difficultés à se voir « accorder » une diminution de son traitement. Mais chaque cas est différent…
    Toujours est-il qu’une attitude rebelle ou agressive envers le psychiatre ne le mettra pas dans les meilleures dispositions pour aller dans votre sens.
    A ceux qui prennent leur psychiatre pour leur ennemi, ne vous attendez pas à ce qu’il fasse plus d’effort pour vous. Il se contentera du minimum qu’il doit faire et fera plus d’efforts pour celui qui veut avancer avec lui. C’est vrai dans tous les domaines de la vie.

    Bonne continuation à tous.

  11. Lana Said:

    Ce blog n’est pas anti psy, mais il faut être réaliste, la psychiatrie peut aussi faire du mal. A ce jour, je ne connais pas grand-monde qui, ayant été aidé par la psychiatrie, n’en a pas aussi souffert.
    Oui, il peut aussi nous arriver d’avoir une attitude rebelle envers un psychiatre, nous ne sommes pas là juste pour lui obéir, il n’est pas une sorte de dieu qui saurait toujours ce qui est bon pour nous.
    Je ne suis pas contre la psychiatrie, je suis pour une psychiatrie plus humaine, qui cesserait de faire du mal aux gens.

  12. Sybilline Said:

    Bonjour à tous,

    Je suis désolée de répondre si tardivement, mais je n’ai pas eu beaucoup de temps pour moi… Je vois que le débat a pris de l’ampleur et que les arguments sont intéressants de tous bords.

    Merci pour les liens Schizo guéri. Je n’ai pas pu encore les consulter, mais j’apprécie votre force de caractère et votre volonté de surmonter les difficultés.

    Madame l’infirmière, je comprends bien la nuance que vous avez voulu apporter à cette discussion, car en effet, il est probablement dangereux de généraliser, chacun ayant atteint un stade différent. Vous avez raison de rappeler certains faits divers qui montrent que les traitements arrêtés peuvent conduire au pire. Mais le problème est qu’on a du mal en psychiatrie à faire ressortir les nuances, à ne pas mettre tout le monde dans le même panier. Je trouve que ces distinctions sont rarement faites, surtout par les medias qui connaissent très peu le sujet et cherchent à faire du sensationnel. Du coup, le discours ambiant est très noir. La schizophrénie fait très peur au commun des mortels. Beaucoup imaginent des meurtriers qui ont complètement perdu les pédales, car c’est ce qu’on nous montre toujours à la télé ou dans les journaux.

    Ce que je regrette, ce sont les discours qui disent que la schizophrénie est une maladie incurable, qu’on a toute sa vie. Cela fait partie des définitions. Or, il est très important de cultiver l’espoir, certes, un espoir lucide, mais sans cela comment lutter contre les souffrances de tels assauts, comment guérir? Il est essentiel de rappeler que certains s’en sortent et même parviennent un jour à arrêter les médicaments. Il faut reconnaître que les résultats médicaux en ce domaine sont loin d’être parfaitement satisfaisants. La recherche devrait se poursuivre assidûment.

    Très bonne soirée à tous.

  13. Sybilline Said:

    A schizo guéri: l’émission dans laquelle tu es passé est-elle toujours visionnable? Si oui, où?

  14. Lana Said:

    Je crois qu’il est trop simple de dire que le traitement fait tout, ou que l’absence de traitement peut créer des drames. Les médicaments peuvent être importants, mais jamais sans un suivi psychologique, une réinsertion sociale, un soutien des proches, des associations, etc. Quand on regarde de près certains faits divers, outre l’arrêt du traitement, il y a aussi l’abandon du patient, une absence de psychothérapie, un suivi uniquement médical et très espacé dans le temps, un rejet de la psychiatrie par le patient suite à des contraintes et/ou des violences, etc.

  15. Alain Said:

    Je t’approuve pleinement, Lana. Comme je le dis souvent, la rue, ce n’est pas thérapeutique.

  16. Infirmière psy Said:

    Oui, la psychiatrie peut aussi faire souffrir le patient, comme c’est le cas de toute les branches de la médecine.
    La médecine fonctionne selon le mode de la balance Bénéfice/risque. Plus ce rapport est élevé, plus le traitement est bon.
    Prenez le cas d’une chimiothérapie, ça fait beaucoup de dégâts, mais en même temps, c’est bien souvent le seul moyen de s’en sortir lorsqu’on a un cancer.

    Ce n’est pas la psychiatrie qui vous a donné votre maladie. La psychiatrie peut juste vous aider.
    Et c’est facile de critiquer, mais lorsque l’on est face à certains cas de délires associés à des comportements violents, il faut bien agir. Lorsque je vois certains cas que nous devons traiter, je peux vous garantir que les ‘soi-disant’ mauvais traitements infligés au patient sont bien plus doux que ce qu’aurait subi la personne lors d’une intervention policière.

    Lana et Alain, c’est vrai qu’il y a plein de facteurs environnementaux autres que les traitements pour aider les malades. Mais tout n’est pas du ressors de la médecine.
    Lana, tu as écrit « un suivi uniquement médical ». Mais, oui, le rôle de la médecine est de faire un suivi médical. Alain, la rue n’est pas une thérapeutique, mais ce n’est pas le psychiatre qui va trouver un logement au patient.

    Maintenant, c’est en tant que citoyenne et non d’infirmière que je vais parler. Schizo guéri, oui, il y a un certain nombre de procès. Il y en a de plus en plus dans toute les branches de la médecine, comme aux états unies. Je n’approuve pas cela du tout.
    On est à une époque où on n’accepte plus la fatalité d’une maladie, alors on attaque en justice le médecin qui n’aura pas réussi ce que le malade attend de lui.
    On connait un certain nombre de facteurs de risque pour beaucoup de maladies. Une personne va fumer toute sa vie, va développer un cancer des poumons, puis va faire un procès au médecin qui n’aura pas réussi à la sauver.
    Une personne va fumer du cannabis, va développer la schizophrénie, mais son sort est de la faute des psychiatres…
    Mais ça, c’est un autre débat.

    Je vais m’arrêter là, définitivement.
    Je comprends votre souffrance de subir votre maladie. Mais ce n’est pas en accusant ceux qui sont là pour vous aider que vous améliorerez votre sort. C’est peut-être plus facile de se battre contre son médecin que contre sa maladie et contre ses propres zones d’ombres…

  17. Il faudrait peut-être que vous compreniez bien enfin que les psychiatrisés à tort internés abusivement ne sont en général ni malades ni dangereux… Alors pourquoi les soigner ?

  18. Alain Said:

    C’est bien dommage que tu t’arrêtes là, l’apport de chacun avec ses vues est intéressant. Il ne faut pas voir les choses d’un seul angle.

    Concernant la rue, tu dis que ce n’est pas au psychiatre de s’en occuper. Cependant, il a existé une époque, il y a trente ans, où aucun malade n’était à la rue, ils étaient hébergés, peut être dans des conditions médiocres, mais ils avaient au moins un toit sur la tête et étaient à l’abri de la violence.

    Depuis, on a fermé les lits. Quelle est la responsabilité des médecins là dedans. Au minimum, ils n’ont pas protesté quand ils n’étaient pas favorables. C’est tout un courant qui s’est développé au nom d’une certaine « libération » qui a consisté en réalité à abandonner les malades aux familles pour ceux qui en avaient et à leur triste sort pour les autres.

  19. Ne sont-ce pas les psychiatres et les assistantes sociales qui disent aux malades : « Vous n’êtes pas suffisamment malade pour qu’on vous garde à l’hôpital ! D’ailleurs l’hôpital ce n’est pas l’hôtel ! Et de toute façon on vous donne le numéro du SAMU SOCIAL ! » ?

  20. Lana Said:

    Quand je parle de suivi uniquement médical, je veux dire que certains psys se contente d’écrire des ordonnances, alors qu’une psychothérapie est aussi nécessaire. C’est en faisant les deux que ma psy m’a aidée.
    On ne peut pas non plus comparer les effets secondaires d’une chimiothérapie à certaines dérives de la psychiatrie, seulement aux effets secondaires des psychotropes. Il arrive que le psychiatrie infantilise, mente, n’écoute pas, étiquette, enferme des gens qui sont là de leur plein gré, etc. Je ne vois pas en quoi tout cela est utile. Et dire que c’est moins pire que ce que ferait la police, en quoi est-ce une excuse quand on est un soignant?
    Aurais-je du dire oui quand mon psychiatre me certifiait que le Zyprexa était le neuroleptique qui faisait moins grossir que les autres, les autres ne faisant d’ailleurs pas du tout grossir? Aurais-je du continuer un traitement à une dose qui me brouillait la vue et me transformait en légume? Qui m’empêchait de lire quand c’était ma seule raison de vivre? Dire oui chaque fois qu’on voulait me faire faire arrêter mes études, m’hospitaliser? J’en serais où, aujourd’hui? Un légume qui vivrait de l’AAH? Eh bien, non, parce que j’ai suivi mes idées, j’ai un appartement, un travail et je me suis sortie de la maladie.
    J’ai du mal à comprendre que vous ne compreniez pas que ne pas obéir aveuglément à un psy ne veut pas dire ne pas se battre contre la maladie; Nous sommes des sujets nous aussi, et on peut se battre contre la maladie en prenant sa part de responsabilité et en collaborant avec un psy, non en lui obéissant bêtement.
    C’est marrant que vous me disiez que je me bats contre mon psy et pas contre ma maladie, alors que j’ai une vie normale, sans symptômes, que je suis toujours passée pour une sorte d’exemple de schizophrène qui s’en sort, avec ma psy, pas avec ceux qui m’ont menti, infantilisée, etc, et avec ma volonté de m’en sortir et en sachant ce qui est bien pour moi.
    Ma vision de la psychiatrie n’est peut-être pas la vôtre, mais ce n’est pas une vision qui est contre la psychiatrie. Au contraire, je suis pour une meilleure psychiatrie. Par exemple, pourquoi beaucoup de gens arrêtent leur traitement? Parce que les psy n’écoutent pas leurs problèmes d’effets secondaires, les nient même, et qu’à ces mêmes personnes on a juste donné des médocs sans psychothérapie. Le jour où ils vont mieux,ils en ont marre de leurs effets secondaires, personne ne les écoute, ils ne connaissent pas bien leur maladie ni le but du traitement, donc ils arrêtent. Ma vision de la psychiatrie, c’est un suivi avec un médecin franc, une psychothérapie, c’est connaître les bénéfices-risques du traitement, se connaître soi et sa maladie. On arrête moins dans ces cas-là.
    Mais parler de bénéfices-risques là où je parle de traitements infantilisants et humiliants, je ne peux pas l’accepter, car cela n’est en rien nécessaire, au contraire.
    Vous ne voulez peut-être pas l’entendre, pourtant pour avoir fréquenté beaucoup d’usagers, tous où presque racontent la même chose. Bien sûr pas à l’HP, puisque la seule chose à faire pour en sortir et de faire semblant de se soumettre, mais sur internet, entre nous, partout les discours sont les mêmes. Il est très dommage qu’une partie des soignants en psychiatrie ne veuillent pas l’entendre, car ça épargnerait beaucoup de souffrance et améliorerait le suivi des patients.
    Et encore une fois il ne s’agit pas de me battre contre mon médecin au lieu de me battre contre ma maladie Je considère mon combat contre la maladie gagné, même si rien n’est jamais sûr, et j’ai eu une très bonne psy, à qui je suis reconnaissante, après beaucoup d’années de souffrance due à la psychiatrie en plus de celle de la maladie, de mensonges, d’infantilisation, de silence, d’incompréhension.
    Et est-ce parce que j’ai fini par trouver une bonne psy et m’en sortir que je ne dois pas dénoncer le reste, que je dois considérer ces années gâchées, ces cauchemars, ces traumatismes comme des dégâts collatéraux et basta? Je m’en suis sortie et tant pis pour les autres, qu’ils connaissent eux aussi le parcours du combattant en psy puisque je suis passée par là? Non. Et c’est pour ça que j’ai créé ce blog, parce que j’aimerais qu’on change ce qui ne va pas, qu’on écoute les usagers, que la psychiatrie arrête d’être toute puissante et de penser à notre place, d’enrober des maltraitances dans de jolies théories qui étouffent la souffrance des patients derrière un vernis de savoir. Si la psychiatrie était un peu plus humble, elle n’en serait que meilleure, et tout le monde y gagnerait.

  21. Lana Said:

    Je n’ai pas à me justifier de prendre un traitement et non ce n’est pas une camisole chimique dans mon cas. D’ailleurs pourquoi prenez-vous des médicaments si c’est si mal?

  22. Vous n’avez pas à vous justifier de quoi que ce soit car bien sûr chacun est libre d’organiser sa vie privée comme bon lui semble du moment qu’il ne fait pas de mal à autrui et même s’il s’en fait à lui-même. Pour moi, tous ces médicaments (tranquillisants, somnifères, normothymiques, antidépresseurs, neuroleptiques, antipsychotiques, etc.) ne sont bel et bien que des camisoles chimiques dans la mesure où ils n’agissent que sur les effets et pas sur les causes des maladies psy. Je ne pense pas du tout que ceux-ci soient toujours quelque chose de mal. Sauf quand ils provoquent trop d’effets indésirables insupportables tels que : blocage de la pensée, idées suicidaires, impotence, invalidité, fatigue, etc. et qu’en réalité on peut soit les diminuer soit s’en passer complètement. C’est déjà souvent arrivé sur plusieurs longues périodes que je ne prenne vraiment plus du tout de ceux-ci. Mais comme je l’ai dit dans l’émission de TV où je suis passé : « J’ai une peur terrible de la rechute ! » Pour deux raisons : d’une part même en très bonne santé sans médicaments sur une ou plusieurs longues périodes qu’est-ce qui prouve que je ne suis pas toujours malgré tout porteur de la maladie, d’autre part comment puis-je savoir tout ce qui se passe dans mon cerveau du point de vue génétique, chimique, psychologique, social, neuronal, etc. ? Mais quand on a eu un tel bouleversement psychique du point des délires, des hallucinations, des troubles de l’humeur, etc. comment ne plus du tout avoir encore peur que ça ne recommence même si on va très bien au point de vue santé sans médicaments sur une ou plusieurs longues périodes ? La peur est souvent quelque chose d’illogique, d’irrationnel, etc. Encore une fois comme le dirait le héros du film « Un homme d’exception » : « On est tous hanté par son passé ! » Je pensais à votre sujet que peut-être étiez-vous enfin complètement et définitivement guérie, que peut-être ne vous en rendez-vous pas compte vous-même, etc. mais que malgré tout peut-être vous aussi aviez toujours peur ! Dans la schizophrénie il y a des différences mais aussi des ressemblances ! Excusez-moi de vous avoir éventuellement indisposée ou importunée !

  23. Sybilline Said:

    Bonjour à tous,

    Je viens de lire le long et intéressant débat qui se poursuit.

    Je pense que Mme L’infirmière ne te visait pas Lana. Elle pensait probablement à certains patients qu’elle voit au quotidien et qui lui donne l’impression de ne pas assez se battre contre la maladie. Je crois que ce type de patients existe mais que tu n’en fais pas du tout partie.

    Je suis absolument contre également tous ces procès intentés à l’égard des médecins et devenus de plus en plus fréquents. En effet, la médecine n’est pas une science exacte, l’erreur est humaine et on peut, aujourd’hui, au vu du système médical assez libéral changer de personnes si elle ne nous convient pas.

    Je trouve que ton combat, Lana, pour une psychiatrie plus humaine, plus à l’écoute qui mêle soins par les médicaments et soins par la parole, l’écoute, la psychothérapie est très juste et essentiel.

    Je comprends très bien ton ressenti schizo guéri concernant les médicaments ainsi que ton envie parfois de tout arrêter, même si par crainte, tu prends quand même. Je crois que je n’agirai pas différemment à ta place. Quand les hallucinations parfois ont été trop fortes au point de ne plus savoir qui écouter, qui on est, on préfère ensuite ne plus jamais revivre cela. C’est difficile de se faire complètement confiance quand la médecine reste assez floue sur les conséquences réelles d’un arrêt total des médicaments. Et là, je rejoins Alain et l’importance de mettre les moyens pour une recherche scientifique vraiment poussée un peu à l’image des anglo-saxons bien plus en avance là-dessus car ils sont moins de préjugés.

    Très bonne soirée à tous.

  24. udgg Said:

    xwdze

  25. udgg Said:

    schizo guéri: j’ai du mal à interpréter ton acharnement à affirmer que tu es guéri ? est-ce pour te sentir mieux ? un effet de style ou de marketing ? D’après ce que j’ai pu lire de tes écrits, ta guérison ne serait pas indubitable.

  26. Infirmière psy Said:

    Bonjour à tous,

    Je viens apporter une dernière contribution car je crois que cela est nécessaire.

    Lana, continuez sur cette voie concernant votre façon de gérer votre vie avec cette maladie. Je ne vous suis pas complètement sur la psychiatrie, mais je ressens une bonne gestion de la maladie dans votre cas (sous toute réserve de ce que pourrais vous dire les psy, etc… travaillant avec vous et vous connaissant bien).

    Schizo « GUERI », j’ai envie de rajouter « pas » dans votre pseudo. Lorsqu’il y a un panneau indiquant « si vous nous agressez physiquement ou verbalement nous portons plainte immédiatement », vous ne voyez pas comme tout le monde une mise en garde contre les agressions qui explosent dans les services médicaux, « Vous n’êtes pas dupe » comme vous l’écrivez. Vous voyez bien une manipulation derrière ça et vous en faites part au directeur d’hopital. Vous ressentez bien que tous le monde est contre vous, le directeur d’hopital, les psychiatres, votre psychanalyste qui complote contre vous dans votre dos…
    Je crois malheureusement que vous présentez des signes importants de paranoïa. Et je pense que vous devriez reprendre immédiatement contact avec un psychiatre et reprendre votre traitement au plus tôt (avec d’autres moyens thérapeuthiques bien sur -je ne vous contredis pas Lana-). Ce n’est pas quelques échanges sur internet qui peuvent établir précisément un diagnostic, mais je pense que votre discours laisse subsister des doutes sur votre guérisson.

    Et pour cloturer le débat de mon coté, c’est là toute la difficulté de la psychiatrie. Dans certains cas (et seulement dans certains cas), nous sommes face à des patients qui ne sont pas toujours conscients de leur trouble, qui présentent une altération du jugement, du libre-arbitre, puisqu’il s’agit d’une part des symptomes des maladies psychiatriques. Si le psychiatre prend au pied de la lettre le discours du malade, il ne lui donne pas de traitement, puis il le renvoie chez lui avec le tampon « Guéri » ou « non malade », mais on se retrouve face à un cas de non-assistance à personne en danger. Alors, oui, face à des patients qui ne se rendent pas compte qu’ils sont malades ou pas compte de l’ampleur (c’est surtout ce cas que nous rencontrons. Le patient reconnait qu’il est malade, mais ne reconnait qu’une partie des symptomes), il y a des traitements ou des internements forcés. Et bien sûr, les patients ne comprennent pas et n’acceptent pas cette décision. C’est pour cela que les familles sont mise à contribution. Les médécins ne sont pas les seules à décider. ET c’est ainsi que certains patients sont persuadés que tous le monde est contre eux : les médecins, leur famille…

    C’est bien que ce blog existe. Je le lis depuis plusieurs années. Il permet à différents « malades » de se retrouver et d’échanger. Je crois malgré tout qu’il faut rester prudent sur certains témoignages. A ceux qui ne sont pas malades mais qui en cotoient, vous avez raison de vous informer à travers les témoignages ici présents, mais je vous invite également à la plus grande prudence, et à prendre du recul face à chaque témoignage. Et je vous invite également à prendre contact avec les personnels soignants de vos proches qui ont une formation dans le domaine et qui cotoient des dizaines de patients, tous différents. Les soignants ont également un recul que l’on n’a pas forcément au contact de ceux qu’on aime et qui souffrent devant nous de la maladie. On désespère souvent et on a envie de croire notre proche lorsqu’il nous dit être guéri, mais ce n’est malheureusement que rarement le cas. les maladies psy sont un long parcours semé d’embuches, de périodes d’espoir, de périodes de rechute. Et dans certains cas, on arrive à une stabilisation positive.

  27. udgg Said:

    schizo guéri: étant donné que tu es sous abilify, je me demande si l’on peut considérer ton ressenti et/ou ton appréciation sur ta propre vie comme « objectifs » dans ces conditions. Ne serait-il pas plus honnête que tu arrêtes tout (abilify) de façon à pouvoir conclure à ton sujet de façon non-biaisée. D’après mon expérience le terme couramment employé pour nommer la situation dans laquelle tu te trouves est : stabilisé
    Le fait que tu craignes une rechute n’est pas selon moi un signe évocateur de guérison

  28. udgg Said:

    Ce n’est pas une affaire de crises. Cette maladie est structurelle ou si vous préfèrez c’est le tronc de l’arbre qui est « tordu ». Tout ce que disent les psys n’est qu’un aveu de leur impuissance à redresser ce tronc. Si votre « structure » vous réclame de l’abilify pour vous sentir guéri c’est selon moi que vous ne l’êtes pas. Que je sache on ne délivre pas d’abilify aux gens dits « bien-portants »

  29. udgg Said:

    si je vous suis, on ne peut rien dire de la maladie / guérison puisque tout est ici affaire de ressenti personnel. Tout est irrémédiablement encapsulé dans une boîte noire impénétrable ( chacun la sienne). Dans ce cas pourquoi proclamer à la face du monde votre guérison sachant que cela ne concerne que vous et que chacun peut en faire autant ? Sur abilify dites en nous plus cela peut être instructif ?

  30. Lana Said:

    Merci Infirmière psy pour votre réponse. Je suis contente qu’on ait pu clore le débat même si on n’est pas d’accord sur tout.
    Il est bien évident qu’un témoignage reste un témoignage et n’a certainement pas pour but de dire quoi faire aux gens.
    Le but du blog, c’est aussi de faire comprendre ce qu’on peut ressentir en étant schizophrène, pour qu’il y ait moins de préjugés, mais sûrement pas de dire aux gens « voici ce que vous devez faire pour aller mieux ». Je déteste qu’on pense pour mon bien, j’espère bien ne pas le faire pour les autres.

  31. udgg Said:

    ok vous ne voulez pas vous expliquer car tout est déjà dans votre bouquin de 5000 pages en 10 tomes. Comment pouvez-vous affirmer que chacun d’entre-nous ne peut pas faire ce que vous avez fait ? Je peux moi-même affirmer ici et maintenant que je suis guéri et étant donné que personne n’a accès à ma « boîte noire » personne ne pourra me contredire. Qui plus est cela m’épargnera le labeur d’écrire un bouquin en 15 tomes

  32. udgg Said:

    Je trouve vos arguments à l’appui de votre thèse principale d’une extrême pauvreté. De mon point vue il s’agit d’un simple effet de vocabulaire. Vous substituez le mot guéri au mot stabilisé vu que ce mot est désormais banni du vocabulaire admis par votre cher Professeur Lançon. Quant à votre bonne ou mauvaise foi, je ne peux m’en faire une idée précise étant donné votre refus d’un débat contradictoire. La seule chose qui me semble hors de doute dans vos propos est la publicité tapageuse que vous faites d’abilify et de tout ses heureux utilisateurs qui comme vous ont trouvés le saint graal

  33. udgg Said:

    franchement ZEN vous avez perdu chemin faisant votre zen-attitude 🙂 Je vous laisse à vos phantasmes et à votre « dialectique écartelée » qui visiblement vous fait beaucoup souffrir. Allez en paix, vous êtes définitivement guéri tout comme chacun d’entre nous ici bas sur ce forum et ailleurs. N’avions nous pas rêver tous autant que nous sommes nos maladies ?

  34. Sybilline Said:

    Bonjour à tous,

    A Madame l’infirmière: vous avez raison de proposer de croiser les points de vue. Le problème est que dans mon cas, je ne peux pas voir le psychiatre qui s’occupe de mon ami. Du coup, je prends l’information là où elle vient. On fait avec ce qu’on a. Le blog de Lana me permet donc de m’informer et de trouver des réponses également à certains de mes questionnements.

    Je vous trouve cependant un peu dure avec Schizo Guéri, même si je comprends votre énervement face à la violence dans les hôpitaux. Je n’en doute absolument pas et il est important que vous en soyez protégée! Par contre, je crois que la maltraitance en psychiatrie existe et qu’il ne faut pas la nier. Schizo Guéri me semble être quelqu’un d’entier d’où probablement sa réaction, mais je crois qu’il a fait un vrai chemin positif et qu’on ne peut pas ainsi dire qu’il est paranoïaque parce qu’il est très engagé. Parfois, dans l’engagement il peut y avoir des réactions passionnelles, cela ne signifie pas pour autant qu’on est malade. Combien de politiciens ou de personnes engagées pourraient alors être enfermées dans cette catégorie?

    Mais je le répète, je ne partage absolument pas la violence envers les soignants en général. Ils doivent être respectés. On peut s’exprimer autrement qu’en intimidant les gens lorsqu’on n’est pas d’accord.

    A schizo guéri,

    Je comprends bien ta position face aux médicaments et je crois, pour ma part, que tu as réussi à guérir de cette maladie. La dose que tu prends, permet de te rassurer.

    De toute façon, la vie n’est un long fleuve tranquille pour personne et je sens que tu es parvenu à suffisamment te connaître pour affronter la maladie et prendre le dessus sur elle. Tu as fait un gros travail sur toi. Cela se sent.

    Bonne soirée à tous.

  35. Alain Said:

    Un interview du directeur de Clubhouse qui va peut être faire réagir (peut être aussi notre chère infirmière, que je n’attaque pas, bien au contraire).

    « J’ai compris que la plus grande exclusion était cérébrale. Quatre SDF sur cinq souffrent d’une maladie psychique. Cela suscite en moi un immense sentiment de révolte. On ne peut pas accepter de laisser ces personnes dans un tel abandon…

    Et on estime à 600 000 le nombre de personnes, en France, touchées par une maladie psychique. Alors même s’il existe d’autres projets, cela donne une idée de la misère de la prise en charge dans notre pays. C’est un trou béant ! Il y a vraiment matière à s’indigner… »

    informations.handicap.fr/art-infos-handicap-2012-811-5279.php

    (mettre http:// devant)

  36. Sybilline Said:

    Bonjour Zen,

    Je suis allée sur le lien, mais je n’ai pas trouvé « la forclusion du nom du père ». Pourrais-tu me donner le lien précis? Je te remercie pour cette page que je ne connaissais pas, même si elle est assez technique.

    Alain,

    C’est intéressant ce que dit le directeur de clubhouse. Je ne pensais pas qu’il y avait autant de SDF qui souffraient de maladies psychiques. Cela fait froid dans le dos….Que propose clubhouse pour y remédier?

    Bonne soirée à tous.

  37. Sybilline Said:

    Zen,

    En tapant dans Google, la forclusion du nom du père, j’ai trouvé le lien sur le site infirmier. Assez étonnant! On y entre donc par la grande porte plus facilement. Je suis en train de lire l’article. Si j’ai des questions, je n’hésite pas.

  38. Sybilline Said:

    Je me demandais pourquoi tu trouvais cet article important. C’est vrai qu’il est bien fait. J’ai eu du mal cependant avec la notion d’impossibilité de symboliser certaines choses dans la structure psychotique. J’ai du mal aussi à faire la différence entre forclusion (=rejet) et refoulement. Pour moi, il y a des liens étroits entre les deux, mais d’après le cours, il faut vraiment les différencier.
    La forclusion serait à la base des hallucinations, si j’ai bien compris.

  39. Lana Said:

    En même temps, c’est juste une théorie. Je n’aime vraiment pas la façon dont la psychanalyse parle des psychoses (entre autres choses!). C’est tiré par les cheveux, totalement improuvable et surtout je trouve que ça n’en dit rien, ne fait rien comprendre de la réalité des psychoses.

  40. Sybilline Said:

    Lana,

    Je sais que la psychanalyse est très controversée, je comprends donc ton point de vue et pourtant, j’ai tendance à penser que l’éducation, la façon dont les relations se tissent entre parents et enfants peut jouer sur son développement et l’éventuelle émergence d’une psychose. Je pense notamment à un affect mal placé ou déviant. Je crois cependant qu’il faut parvenir à prendre du recul sur la psychanalyse et savoir faire le tri.

    Zen,

    J’avais bien saisi cette différence de termes. Dans le cas du refoulement comme de la forclusion, j’ai le sentiment qu’il y a rejet du conscient. J’y vois donc plus un point commun qu’une différence. Ce concept de rejet ne me parle pas, il est trop abstrait et je ne vois pas à quoi le raccrocher. Il faut bien se représenter les choses, même brièvement pour pouvoir les rejeter. En quoi est-ce important de se représenter symboliquement les choses? Par contre, l’idée que l’hallucination vient comme une façon de combler ce manque est intéressante. Elle serait comme un rappel de l’inconscient qui s’oublie, mais qui n’est pas maîtrisée par le conscient.

    Encore une fois, je pense que c’est ma façon de penser qui ne colle pas au concept de forclusion et du coup, je ne le comprends pas vraiment, car les exemples me manquent.

    Concernant la génétique, j’imagine que cette part existe, mais ce que je désapprouve, c’est qu’on a tendance à dire ensuite: « c’est la faute à pas de chance ». Cela peut vite nous mettre dans une position de victime et non de combattant, essentiel pour affronter une telle maladie. En revanche, c’est intéressant de se questionner sur la famille: les fragilités neurologiques, mais aussi les dysfonctionnements qui peuvent engendrer les mêmes conséquences d’un individu à un autre quand les fragilités sont similaires. Et se dire qu’il est bon de changer un mauvais fonctionnement familial.

    Très bonne soirée à tous.

  41. Sybilline Said:

    Ce que j’ai trouvé intéressant dans la théorie de Lacan à ne cependant pas faire coller à tout le monde, c’est l’idée que parfois quand la mère prend son enfant comme « son objet », ce qu’elle a fait seule et en rejetant le père ou en le niant, cela peut créer des troubles. Et ce problème est d’autant plus criant aujourd’hui où certaines femmes, par caprices (et j’en connais une!), vont dans un autre pays pour se faire inséminer et avoir un enfant toute seule! Cela peut créer des dégâts. Je comprends pourquoi en France c’ est interdit. Je dérive un peu du sujet, mais disons que Lacan a pointé du doigt un élément fondamental de l’équilibre psychique d’un enfant: celui d’avoir un père et une mère avec chacun leur rôle. La père, au sens large, représente la loi, l’autorité etc… Et à partir du moment où le père est mort, s’il représente quelque chose pour la mère, si elle en parle, cela suffit, nous dit-il. Les problèmes surviennent quand il est nié ou plutôt rejeté!

    Le problème de la psychanalyse selon moi est qu’elle se présente comme une théorie universellement applicable à tous. Or, je crois que ces recherches sont intéressantes, mais certainement pas universelles. Elle devrait pouvoir s’adapter à l’histoire de chaque individu.

    Toi, Zen, tu as pu y trouver une résonance avec ta propre histoire ce qui n’est pas le cas de Lana par exemple.

  42. Lana Said:

    Je ne dis pas que l’éducation ne joue pas dans notre personnalité. Ne pas être d’accord avec certaines théories psychanalytiques ne veut pas dire considérer les gens comme des sortes de robots sans affects. Il y a une différence entre réfléchir aux interactions entre les gens et parler de forclusion du nom du père, de stade anal, etc.

  43. Sybilline Said:

    Apparemment, Zen, tu ne sembles pas trop défendre la psychanalyse sauf pour certaines théories.

    A Lana,

    J’ai lu quelques ouvrages de Freud et de Jung que j’ai trouvés intéressants, notamment sur la notion de conscient et d’inconscient… Cela me parait moins abstrait que les termes techniques tels que « forclusion du nom du père » et « stade anal ». Je trouve parfois que les analyses sont justes et permettent de mieux se comprendre, mais il faut faire du tri.

    En revanche, je n’aime pas du tout la psychanalyse sur un divan où il faut parler sans même avoir quelqu’un qui nous donne des pistes…Et tout cela pour un prix exorbitant!

  44. Alain Said:

    J’ai deux expériences de la psychanalyse. la première, au moment des premiers symptomes, mon père m’avait emmené voir un psychanalyste. Celui ci ne m’avait rien dit mais nous avait orienté vers un psychiatre. Une attitude professionnelle mais son silence m’a marqué, je l’ai pris comme une marque de mépris.

    La deuxième, dix ans plus tard, j’avais fait des séances de psychothérapie de type psychanalytique. Je n’en ai éprouvé aucun bien, cela ne faisait qu’exacerber les symptomes. Les rares fois où je tentais d’avoir une explication rationnelle, je me heurtais à un mur. Je me souviens encore de phrases telles que : vous avez le choix entre la folie et la dépression, dite sans ménagement et sans contexte. J’ai posé la question plus tard et on m’a dit que cela ne valait que lors des crises. Sur le moment je l’avais pris pour une vérité éternelle.

    Du point de vue théorique, je considère que la psychanalyse est issue de l’intuition de certains pères fondateurs mais qu’elle n’a jamais été éprouvée de manière scientifique. Les psychanalystes développent d’ailleurs des arguments pour dire que c’est impossible. Comment, dès lors, faire confiance à ce qui ne dépend peut être que de la personnalité du psychanalyste et se résume peut être, dans le meilleur des cas, à l’effet placebo. On peut aussi noter qu’en raison du coût exorbitant, les schizophrènes n’y ont pas accès puisqu’ils sont souvent très pauvres.

  45. Sybilline Said:

    Alain,

    Le récit de ton expérience est intéressante. Il est vrai, pour ma part, que je n’ai approché la psychanalyse que par son père fondateur: Freud qui a réussi, à mon avis, à apporter du nouveau dans les recherches en psychologie. Il est d’ailleurs étudié en philosophie lorsqu’on approche la notion d’inconscient. Je me souviens l’avoir fait en terminale.

    Je le considère donc davantage comme un créateur (ou pour certains un vulgarisateur de notions existantes depuis longtemps) que comme un psychanalyste. Il était d’ailleurs avant tout: neurologue. J’aime chez lui sa capacité à avoir été chercher ailleurs ce que la médecine ne pouvait résoudre. Je crois qu’avoir les deux casquettes est enrichissant. En revanche, la pure psychanalyse ne m’a jamais inspiré confiance.

    Et comme dans de nombreux domaines, la personnalité, l’empathie de la personne jouent énormément sur ses compétences et sa capacité à guérir. L’aspect humain, l’écoute, l’amour (au sens grec de « philia ») ne s’apprennent pas et ils sont à mon avis fondamentaux lorsqu’on travaille avec des êtres humains.

    D’ailleurs, le psychanalyste que tu as vu était à côté de la plaque en se ne t’offrant aucun espoir et en te laissant choisir entre la peste et le choléra, autrement dit entre la folie et la dépression. Les deux allant parfois de pairs de surcroît! Je ne vois pas comment on peut guérir quelqu’un ou du moins l’aider si on ne voit pas d’issue positive…

    Très bonne soirée à tous.

  46. Sybilline Said:

    Zen,

    Je trouve ton passage très intéressant. Je partage ton avis et moi aussi, il me semble assez étonnant qu’on interdise toute forme de sentiment dans les relations entre êtres humains. C’est vrai qu’il faut savoir se protéger, mais pourquoi être aussi radical dans le domaine médical?

    Le livre d’Houellebecq « Extension du domaine de la lutte » parle de la dépression et à la fin, la conclusion de son ouvrage rejoint ton post. La guérison s’obtient dans l’amour d’un tiers et le personnage de son roman regrette la distance de son infirmière.

    J’ai déjà lu Cyrulnik que j’apprécie beaucoup, mais je n’avais pas retenu le passage que tu cites et l’idée selon laquelle le personnel soignant doit se comporter un peu à la manière d’un père ou d’une mère. La résilience est basée sur la capacité à trouver des ressources lors de crises très graves (viol, guerre, maladie…): en soi ou à l’extérieur (par la solidarité notamment).

  47. Alain Said:

    La schizophrénie est définie comme un ensemble de symptômes. En réalité, personne n’a jamais découvert l’origine de la maladie et on utilise un ensemble de symptômes pour caractériser un groupe de personnes mais on n’est pas en mesure d’expliquer quels sont les mécanismes mis en jeux dans le cerveau.

    Les psychiatres prétendent qu’on ne guérit pas de la schizophrénie parce que c’est une croyance ancienne et parce qu’ils ne fréquentent pas les personnes, nombreuses qui s’en sortent. Il serait pourtant bénéfique d’étudier ce qui se passe chez ces personnes, mais cela nécessiterait des études à long terme et des moyens dont ne dispose pas la psychiatrie. Il faut compter aussi avec le conservatisme tenace des psychiatres pour ne pas remettre en cause leurs préjugés et ne pas adopter des méthodes nouvelles prometteuses. S’en tenir à la psychanalyse dont aucun progrès notable n’a été observé depuis l’époque de Freud et qui n’a jamais guéri de schizophrènes en est la preuve. Freud lui même disait que les schizophrènes ne pouvaient pas être guéris par la psychanalyse et il est à parier que cette croyance est à l’origine de la conviction des psychiatres français qui sont en grande majorité psychanalystes.

  48. udgg Said:

    Deleuze a une autre définition plus « englobante » il estime que les schizophrènes sont malades du monde; autrement dit vivre dans ce monde est quelque chose qui leur est insupportable d’où leur tentative désespérée quasi suicidaire de « surcharger la mule » pour se décharger du fardeau omniprésent du jugement : »tu es un vilain schizo et personne jamais ne t’aimera tant que tu seras ce que tu es »

  49. udgg Said:

    de la définition deleuzienne, il découle qu’un schizo ne peut pas guérir dans ce monde et son idée tordu de vouloir guérir par auto-reniement : « puisque ce monde ne veut pas de moi je deviendrai un autre ». C’est la fameuse  » équation »: psychotique + antipsychotique = « zéro absolu »

  50. Sybilline Said:

    C’est très intéressant ce que tu dis Alain et je partage totalement ton point de vue sur la psychiatrie et ce conservatisme qui ne permet pas d’avancer. C’est d’ailleurs un trait commun français dans ce domaine et dans d’autres. Les Américains sont plus libres et ont moins d’idées préconçues, c’est peut-être pour cette raison qu’il avancent eux et croient en la guérison. Je ne savais pas que Freud avait parlé précisément de la schizophrénie et avait dit que la psychanalyse ne pouvait soigner cette maladie. Saurais-tu dans quel ouvrage tu l’as lu? Cela m’intéresserait de lire Freud à la source sur ce sujet.

    Zen,
    Tu pars du principe que l’amour guérit. Tu n’as pas complètement tort. On l’oublie trop souvent lorsqu’on est formé à donner des médicaments et à rester à distance pour se protéger.

    Je n’exerce pas dans le domaine de la médecin, mais dans celui de l’éducation et c’est la même chose. On ne peut pas faire progresser les êtres humains, les porter vers le haut si on ne croit pas en eux, si on ne les aime pas. La passion, l’amour sont des moteurs.

    Udgg,
    Apparemment Deleuze ne croit pas non plus à la guérison! Encore un!

  51. Sybilline Said:

    Les meilleurs médecins sont ceux qui aiment leurs patients et font tout pour qu’ils s’en sortent, donnent d’eux-mêmes, cherchent et progressent. Heureusement, ça existe encore!

  52. Alain Said:

    Sybilline,

    Je n’ai pas trouvé d’écrits de Freud à ce sujet, pas grand chose non plus en français, mais ceci en anglais :

    Freud did not think there was much point in trying to treat schizophrenic patients with his talk based therapy. Psychoanalysis involves the cathartic release of repressed material, a facing up to its true significance and a restructuring of ego-defence mechanisms to allow the person to understand and deal with their past more effectively. If the patient’s ego has collapsed there is nothing there for the therapist to engage with: the patient needs to have some basic awareness of reality but in schizophrenia the division between fantasy and reality has broken down.

    Freud ne voyait pas vraiement l’intérêt de traiter les patients schizophrènes avec sa thérapie basée sur la parole. La psychanalyse met en jeu la résolution cathartique de « choses » enfouies, une prise de connscience de sa vraie signification et une restructuration des mécanismes de défense de l’égo afin de permettre à la personne de traiter son passé plus efficacement. Si l’égo du patient s’est effondré il n’y a plus rien auquel le thérapiste peut se raccrocher : il est nécessaire que le patient ait un sens minimum de la réalité mais dans la schizophrénie, la séparation entre la fantaisie et la réalité s’est effondrée.

    (traduit au mieux…)

    psychlotron.org.uk/resources/abnormal/A2_AQB_abnormal_schizophreniaPsyBehActivity.pdf

    mettre http://www. devant.

  53. udgg Said:

    effectivement, ce monde est surtout propice à la maladie et guère à l’amour et à la guérison. Le nihilisme la condition qui s’impose à chacun impose avec lui le mensonge et la simulation : tout le monde est amoureux et/ou guéri car il est interdit d’être malade/non-amoureux sous peine d’être stigmatisé comme personne en situation d’échec. « Big brother » ordonne à tous le bonheur factice de gré ou de force

  54. udgg Said:

    la fixation sur l’objectif de guérison est le symptôme patent du caractère honteux de la maladie à l’intérieur du nihilisme. C’est aussi bien sa plus grande escroquerie telle qu’Engels l’avait déjà parfaitement analysé il y a plus d’un siècle:

    « l’industrialisation a créé un monde tel que seule une race déshumanisée, dégradée, rabaissée à un niveau bestial, tant du point de vue intellectuel que du point de vue moral, physiquement morbide peut s’y retrouver chez soi. »

    F. Engels in « Situation de la classe laborieuse » 1845

  55. udgg Said:

    un article qui met en cause les neurosciences (source magazine scientifique nature en anglais)
    http://www.nature.com/nrn/journal/vaop/ncurrent/full/nrn3475.html

  56. udgg Said:

    moins il existe de possibilités effectives de réaliser le bonheur plus l’injonction paradoxale d’accéder au bonheur doit redoubler de puissance. C’est l’application moderne de la théorie de Bateson à la « schizophrénisation des masses »

  57. udgg Said:

    -285° Celsius, nous approchons le point de fusion entre guéris et non-guéris, il faut déclencher les refroidisseurs de secours. C’est maintenant ou jamais !!

  58. Alain Said:

    Ne vous échauffez quand même pas trop ! 😉

  59. udgg Said:

    tu as peur que je fasse fondre la banquise ? 🙂

  60. Alain Said:

    Un nouveau blog (je débute…) :

    neurofeedbackschizo.wordpress.com

    (mettre http:// devant)

    Bienvenue !

  61. franck Said:

    La schizophrénie, ce que les ignares imbus d’eux-mêmes et perclus de suffisance qui s’auto-dénominent « psy »-quelquechose, nomment ainsi, n’existe pas.C’est une forme particluière de l’esprit humain, une « conformation », presque, peut-être, qui n’est en rien définitive, et qui trouve , ou pas, un contexte socio-culturel particulier qui , parfois, est favorable à ce type d’esprit, ou pas…Dans certaines sociétés, ce genre de caractère est valorisé, c’est chez eux qu’on trouve les plus grands chamans, par exemple. Ou les êtres chez lesquels on reconnait une capacité particuliére pour « parler » avec ou « faire parler » la nature, par exemple. Les animaux, les plantes, etc…Avec, parfois, des phénomènes vraiment troublants,et qui ne peuvent qu’interpeller un esprit pétri de rigueur scientifique, et ce dont se foutent les « psy-quelquechose »…Chez nous, ils sont dénommés « schizophrènes », et étiquettés « malades mentaux », parce que notre société n’admet pas (encore) la limite de ses catégories séculaires quand il s’agit de s’étudier elle-même.Mais cette catégorie particulière ,et pratique, pour les mêmes gros cons en blouse blanche perclus de suffisance ou d’arrogance, n’existe pas.Et s’il faut vraiment déterminer un quelconque caractére « pathologique » dans ce que ces gens rassemblent sous ce terme, alors c’est dans la société, et le contexte « socio-culturel » qui entoure la personne ainsi qualifiée de « schizophrène », qu’il faut le rechercher.Il n’y a pas de « schizophrènes », il n’y a que des gens en blouse blanche qui ont trouvé ce mot pour justifier leurs paies …

  62. Satyneh Said:

    Bonjour à tous,

    L’année 2014 me marquera à jamais parce qu’elle a, entre autre, débuté par la découverte de deux sites qui, pour moi, sont d’une importance fondamentale.

    D’abord, celui d’un psychothérapeute offrant un regard très différent de celui qui est posé d’habitude sur les psychoses.
    Ensuite, très sensible à toutes les discriminations, et en particulier celles qui sont peu dénoncées , et me rendant compte qu’on parle plus facilement de « psychose débutante », « hors crise », ou des psychoses en crise -avec tout le côté spectaculaire qui plaît tant aux médias à sensations, mais rarement des personnes qui s’en sortent, j’ai commencé à faire des recherches sur internet et j’ai trouvé ce blog. Ca fait maintenant depuis deux semaines environ que j’en lis le contenu et ce, malgré la fatigue des journées de travail, tant il me passionne, tant ce que livre Lara me semble honnête, réaliste, concret et intéressant. Bravo pour cette ténacité.

    J’hésitais à intervenir… en même temps je suis occupée par la rédaction du témoignage d’une personne qui m’est très proche depuis de longue date, qui s’est guérie (avec accompagnements multiples) de la schizophrénie.
    Parce que si on ose déclarer qu’on connaît des personnes et des situations qui ont pu éviter les médicaments, c’est direct catalogué dans une démarche farfelue anti-psychiatrique, anti-blouses blanches, et dangereuse pour les usagers. Alors, quelle est la conséquence d’une telle mise au silence ? On se tait, on n’ose pas dire que parfois, cela ne se passe pas du tout comme dans ce qui est diffusé dans les cours de formations des professions sociales et médicales, qu’il n’y a pas d’un côté, les « bons » névrosés et de l’autre, les « psychotiques », qu’on peut connaître intimement, au sein même de sa famille, des infirmières et infirmières qui ont bossé longtemps en clinique psy et ont à leur tour souffert de maladie mentales chroniques, qu’il existe des médecins psychiatres qui refusent d’accompagner leurs patients par des médicaments, et qu’il existe des schizophrènes qui se guérissent, avec ou sans médicaments, mais surtout, et c’est sans doute cela qui gène, grâce à une attitude humaine, attentive, et positive, j’insiste sur ce terme, des personnes qui les ont accompagnés et grâce à un contexte particulièrement favorable. D’ailleurs, si « être guéri » signifiait ne plus prendre de médicaments du tout, que dire sur la surconsommation des français en médocs en tout genre ? 90% sont des malades, dans ce cas.

    Si on se tait, cela tourne en rond indéfiniment : « mais je vous dis que je suis guéri et la preuve, je me sens bien sans prendre de médocs » >–< « mais moi je vous dis que puisque vous êtes une femme la notion de « compétence » ne peut que vous échapper et il y a bien des combats plus importants à résoudre que ceux qui nous détournent des nobles luttes à cause de votre féminisme-à-la-con. » (discours typique dans certains milieux censés lutter contre toutes les discriminations, pourtant !).

  63. Satyneh Said:

    Autrement dit, pour justifier un avenir clos on imagine, au mieux, la possibilité de « gérer la maladie » et non pas de la traverser comme on peut traverser multiples expériences qui enrichissent un apprentissage de la vie, même si on en a beaucoup souffert, même si on se sent encore fragile, et malgré que la suffisance et le manque d’humanité des « aidants » ont provoqué encore plus de souffrances. Parce qu’on n’arrive pas à décoder ce qu’expérimente une personne (car il n’y a pas ou très peu de référence dans le langage pour transmettre ces expériences hors du commun), on décrète qu’il y a discours incohérent. Ce qui rend vraiment fou, pour le coup… cela me fait penser à un psychologue qui, il y a 30 ans de cela, avait fait sa thèse sur les institutions psychiatriques, en se faisant interner volontairement pour voir comment on pouvait vivre cela « de l’autre côté de la barrière » : il en a conclu que s’il était resté plus longtemps il serait devenu fou à lier (il avait employé un autre terme, à l’époque où je l’avais rencontré il travaillait dans un institut accueillant les non et mal voyants).

    Cela me fait penser aussi au cas d’une jeune femme qui fut agressée sexuellement, a pu échapper au viol d’un gars qui la harcelait soir et matin devant chez elle durant des mois, elle est allée porter plainte dans une gendarmerie et au lieu d’accueillir sa souffrance, l’attitude des gendarmes fut déplacée, ironique et du style « mais…. héhéhé… bah, c’est rien de bien grave » et elle en a encore plus souffert. Si jamais elle témoigne de l’attitude des gendarmes, il faudrait lui répondre « mais mademoiselle, c’est pas de leur faute si vous avez été agressée, c’est pas eux qui l’ont fait, vous vous trompez de cible » au lieu de se dire qu’il devrait y avoir une plus grande qualité dans les formations des gendarmes pour l’accueil des victimes ? Mais de qui se moque-t-on ? On a dénoncé ces comportements de déni des victimes sexuellement abusées sous les termes de « culture du viol » (= « elle l’avait bien cherché »), or, les témoignages de Lara en HP ou d’une amie qui a fait un remplacement en clinique psychiatrique me font penser qu’il subsiste aussi une « culture de la folie », donc, iatrogène.

    A propos du « coming out », bravo à ceux qui ont pu le faire parce qu’ils évoluent dans un contexte professionnel favorable à ces possibilités, cela contrebalance avec tous ceux qui, pouvant être vulnérables à la malveillance, considèrent qu’il leur faut éviter de le faire. Ils peuvent toutefois témoigner sous pseudo.

    Je m’arrête là, désolée d’avoir été aussi prolixe pour mes premières interventions, j’ai du mal à faire court.

  64. Satyneh Said:

    Heu, hum… encore moi… le dernier paragraphe du 1er com’ est sorti tronqué, j’ai du faire une mauvaise manip et ça le rend difficilement compréhensible, donc je le reprends :

    – « mais je vous dis que je suis guéri et la preuve, je me sens bien sans prendre de médocs »
    – « mais moi je vous dis que vous êtes toujours malade sinon vous n’affirmeriez pas que vous êtes guéri et vous devez reprendre vos traitements»
    (discours typique en gros, dans les milieux « soignants » censés pourtant aider ?).

    Pareil concernant les discriminations sexistes :
    – « mais je vous dis que je suis compétente et ce malgré que je sois une femmes »
    – « mais moi je vous dis que puisque vous êtes une femme la notion de « compétence » ne peut que vous échapper et il y a bien des combats plus importants à résoudre que ceux qui nous détournent des nobles luttes à cause de votre féminisme-à-la-con. »
    (discours typique dans certains milieux censés lutter contre toutes les discriminations, pourtant !).
    Et ces réponses de sourds sont les mêmes pour toutes les autres discriminations.

    Le site du psycho thérapeute dont je parle au début, c’est celui-ci, au cas où ça intéresserait :
    « Mieux comprendre la psychose – une surprenante modification de conscience »
    http://www.maieusthesie.com/nouveautes/article/psychose.htm

  65. Lana Said:

    Bonjour Satyneh,

    merci pour tes messages. Ca résume très bien ce que je pense, je suis d’accord avec tout, et notamment la comparaison avec le féminisme. J’aime beaucoup ce concept de culture de la folie, je connais bien celui de culture du viol, et c’est vrai que c’est très semblable.
    N’hésite pas à intervenir quand tu veux.
    Je vais aller voir le site que tu mets en lien.

  66. Alain Said:

    Bonsoir Satyneh, J’ai lu le lien que vous avez indiqué, il est très pertinent, il propose une autre approche des psychotiques : ne plus les considérer comme délirants et s’en laver les mains mais tenter un dialogue avec eux afin qu’il puissent dire une expérience hors du commun pour laquelle les mots manquent.

    L’article est très intéressant, il montre en outre les mauvaises pratiques des psychiatres actuels qui ne font que classer les malades et administrer des médicaments.

    Ce que je reproche un peu, c’est un léger reproche, c’est que comme d’habitude, ils parlent entre confrères. Leur viendrait-il à l’idée d’interroger un ancien malade qui est passé par là et qui aurait bien des choses à leur apprendre ou à partager. Cependant, il semble que le syndrome de la « blouse blanche » soi encore très répandu.

  67. Sybilline Said:

    Bonjour Satyneh,

    Quelle belle intervention que la vôtre! J’ai adoré le lien! Sur notre blog, je viens de publier un article très bref sur la maieusthésie et j’ai bien envie d’approfondir cet aspect très humain. Voici le lien vers le court article (et c’est grâce à vous qu’il est né):
    http://folieetespoir.over-blog.com/2014/03/qu-est-ce-que-la-maieusthesie.html

    Je vous avoue que je viens de prendre un coup au moral, car j’ai voulu rédiger un article sur wikipedia concernant l’onirothérapie. L’ouvrage de Virel et Frétigny est passionnant et cela change de la psychanalyse par exemple. Plutôt que de garder mon résumé pour moi, je voulais le faire partager. Il me semble qu’une encyclopédie doit être ouverte à tout. ( J’ai déjà publié certains articles sans souci.)Sauf qu’un journaliste français dont voici la page (https://fr.wikipedia.org/wiki/Utilisateur:Patrick_Rogel) veut supprimer l’article que j’ai passé déjà 5heures à rédiger! Il se dit méchant et comme je n’ai pas la langue dans ma poche, je lui ai dit ce que je pensais: pas d’insulte, juste un constat (mauvaise foi, inflexibilité). Résultat: on m’a signalée à l’administration pour violence verbale! Les gens qui me connaissent ici doivent savoir à quel point je suis méchante et violente…

    Il semblerait que tout ce qui sorte du sacro-saint domaine du connu en gêne certains. Heureusement, quelques personnes ont voté pour la conservation de l’article. Mais tout ceci est affligeant. On se donne du mal pour faire connaître des choses et on est affecté par la dureté de certaines personnes.

    La maïeusthésie n’existe pas sur wikipedia. L’article a été supprimé: https://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%AFeusth%C3%A9sie

    Je vous avoue qu’il faut une telle énergie pour parvenir à se faire entendre que je n’ai pas envie encore de me lancer dans un nouveau combat. Quelle tristesse! Voilà comment des pans de la connaissance passent aux oubliettes.

  68. Sybilline Said:

    Je tiens à signaler que le mot maieusthésie a été supprimé de wikipedia. Son créateur explique tout ceci sur sa page. Dommage! Les pratiques innovantes ne doivent pas figurer…Je comprends qu’il y ait une vigilance concernant les recherches sectaires, mais là, c’est dommage. Voici ce que Thierry Tournebise en dit:
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Utilisateur:Tournebise_Thierry

  69. udgg Said:

    Satyneh, bien que le site auquel tu fais référence soit interessant (concept de concernement, déplacement de frontière conscient / inconscient), je trouve que tu as une vision un peu naive. La psychose n’est pas une simple expérience à moins que tu ne considères les phénomènes pathologiques comme tels. On se rend très vite compte de cela par le retentissement effarant de la psychose sur le plan fonctionnel. C’est un peu comme si tu essayait de mettre sur le même plan un cul-de-jatte et un décathlonien avec deux jambes solides et parfaitement fonctionnelles. Ce n’est pas la même chose et dans ce cas précis pas seulement un problème de jambes, c’est l’être dans sa globalité qui est touché comme une jambe peut l’être par la gangrène et à l’issue de ce processus il ne reste peu ou prou qu’un champ de ruines. cela étant, et compte tenu que tu n’es probablement pas psychotique tu es excusé et effectivement le dialogue avec les psychotiques est une nécessité

  70. udgg Said:

    Franck tu devrais admirer les schizophrènes car ils sont probablement les seuls à tenter d’échapper aux griffes de la société mortifère que tu dénonces. Personne ne peut réellement exister au sens noble du terme dans les conditions qui sont celles du nihilisme. Pas plus toi que les autres même en suçant consciencieusement les mamelles de l’antipsychiatrie. Certains schizophrènes ont au moins le mérite de s’être détachés de cette chienlit alors que toi tu restes les deux pieds dedans en hurlant comme un nouveau-né qui aurait perdu sa tétine

  71. Satyneh Said:

    Bonsoir à tous,

    @ Lana (et pas Lara, je m’étais trompée >_< )
    Merci pour ta réponse et ton invitation à participer aux échanges. C'est très sympa.
    Pour prévenir, je peux intervenir ++ un jour où je ne suis pas trop crevée mais il arrive souvent que je n'ai pas le temps ou que je sois trop fatiguée.

  72. Satyneh Said:

    @ Alain : « comme d’habitude, ils parlent entre confrères »

    C’est possible, mais où ça ? Je ne vois pas exactement à quoi vous faites référence… ou alors je n’ai pas compris. Dans cet article précisément je n’ai pas vu Thierry Tournebise parler avec qui que ce soit, mais rapporter par écrit des témoignages vécus d’un praticien en particulier et de personnes psychotiques. Je me suis dit que peut être Henri Grivois avait, dans ses ouvrages, rapporté des témoignages d’anciens malades, alors j’ai fait une recherche internet et je suis tombée directe sur un article de ce blog, où justement, on peut trouver le témoignage de quelqu’un qui s’en est sorti (Marc), et qui intervient aussi dans les commentaires :

    « Grandeur de la folie », Henri Grivois, Robert Laffont

    J’ai trouvé les interventions superbes.

    Votre remarque m’intéresse et j’avoue avoir pensé dernièrement que faire intervenir des personnes qui peuvent témoigner de leur vécu lors des formations auprès des étudiants des professions sociales et médicales les compléterait de façon plus concrète et pertinente. Et surtout, aiderait, de manière plus efficace que les apports théoriques proposés par ceux (les intervenants psychologues ou psychiatres de terrain qui donnent des cours dans ces écoles ou les profs dans les universités) qui s’en font l’intermédiaire, à désamorcer les préjugés qui sont enseignés : les étudiants auraient sous les yeux des personnes qui sont les preuves vivantes qu’en guérir est possible, et se trouveraient moins enclins à accepter les étiquettes qu’il est encore d’usage de coller… Sinon on n’a jamais qu’une vision tronquée de la réalité.

    Mais je ne sais pas quels seraient les obstacles (administratifs et autres) qui l’empêcherait.

  73. Satyneh Said:

    @ Sybilline : merci 🙂

    J’ai lu les discussions sur Wikipedia et on en apprend autant à lire les confrontations en coulisse que dans les articles eux-mêmes. Je ne savais pas du tout qu’une encyclopédie n’avait pour fonction que de rapporter des connaissances déjà majoritairement connues, et attendait que les travaux inédits (T I ) le soient pour accepter de les diffuser. Ou alors c’est spécifique au concept encyclopédique de Wikipedia. Pourtant, dans la définition que les contributeurs eux mêmes donnent à « encyclopédie », il est précisé que le but est de synthétiser un ensemble de connaissances « de façon à les rendre accessibles au public ».
    Donc, ils se limitent à ne rendre accessible au public que ce qui est déjà… rendu accessible au public…
    Tu as eu bien du courage de tenter d’argumenter.

  74. Satyneh Said:

    @ Udgg : « La psychose n’est pas une simple expérience ».

    Je suis d’accord, mais quand j’ai parlé de « multiples expériences » ce n’était pas dans le sens de « simple expérience » ; « multiple » est dans le sens que dans toutes les diversités des expériences, certaines, exceptionnelles, indescriptibles et vécues comme si une avalanche de catastrophes et de phénomènes étranges nous tombaient dessus et nous rentraient dedans (pour faire bref), n’en restent pas moins des expériences, dans le sens que cela n’a rien à voir avec les théories, car c’est du vécu, c’est expérimenté.
    D’autant que trouver les ressources pour en émerger est de l’ordre du parcours du combattant, et à ce titre là, l’envisager comme une traversée expérimentale peut permettre d’en imaginer la sortie…

    C’est peut être discutable et subjectif ce que j’en dis, mais si j’en ai parlé c’est parce que je connais, très intimement, une personne qui est passée par là pendant plus de dix ans, et qui considère, après qu’elle en est sortie, que le fait d’avoir été accompagnée par une psychothérapeute qui l’a d’entrée invitée à entrevoir les choses sous cet angle, cela l’a aidée et l’a motivée (entre autres choses) à voir un sens à ce qu’elle vivait.

    Un psychiatre la suivait aussi (sans la traiter par des médicaments car était contre sa « pratique », disait-il), c’est d’abord lui qui l’a interpellée pour qu’elle se fasse soigner d’urgence par lui et il a tenté de faire comprendre à un membre de sa famille que ce qui lui arrivait était très grave, mais elle n’a put être aidée par sa famille, alors elle a sollicité l’aide, en complément de celle du psychiatre (et avec son accord), d’une psychothérapeute qui avait un tout autre regard sur les psychotiques que le regard habituel négatif.
    Je trouve que c’est énorme.

  75. Satyneh Said:

    « il ne reste peu ou prou qu’un champ de ruines ».

    Hé bien, la psy, dans ses premières séances avec cette amie, lui a dit quelque chose qui peut paraître très naïf, à peu près en ces termes : « quand on a perdu ses racines, ou qu’on n’en a jamais eu, il reste à les construire, et ainsi, la fleur grandira et un jour, avec un contexte approprié, ses pétales s’épanouiront ». Sur le coup cette amie n’y croyait pas, elle se disait que la psy ne pouvait pas comprendre ce que elle, elle vivait, elle en concluait que sa psy décidément, était à côté de la plaque, et que elle, elle était une erreur dans ce monde. Mais elle s’est quand même accrochée à cette image (lorsque la psy l’a évoquée, elle a perçu qu’elle disait ce qu’elle pensait, même si pour elle, c’était irréaliste et irréalisable), et ce malgré tous les symptômes qu’elle a eu (elle s’en traîne encore quelques petits par-ci par là mais ceux là ne sont pas plus graves que ceux du commun des névrosés, même s’ils sont un peu différents).

    Ensuite, c’est clair qu’elle a renoncé à des rêves et à des projets de vie qu’elle avait amorcé avant que ça pète. Le métier qu’elle aimait… et aussi, elle n’a pas pu suivre l’homme qu’elle aimait à l’époque et n’a pas pu lui dire pourquoi. Elle a encore des trous de cette époque même si elle n’a pas pris de médocs. Mais elle a eu dernièrement l’occasion de revoir cet homme, qui a monté les échelons (d’éduc spé il est devenu directeur) et elle a constaté qu’il avait toujours une telle vision étriquée et psychorigide des psychotiques, malgré sa « belle carrière », qu’elle n’a toujours pas pu lui confier ce qui s’était passé pour elle.

    Mais, bon, elle va bien, elle travaille, même si ce n’est plus dans la profession qui lui tenait à cœur.
    Durant plusieurs années chaque jour était un défi de tout instant, avec la crainte constante que ça revienne, mais elle a récupéré petit à petit des fonctions qu’elle avait perdu et surtout a vu ses hallucinations s’espacer de plus en plus jusqu’à disparaître totalement, ainsi que cette angoisse qu’une catastrophe terrible allait lui tomber dessus d’un moment à l’autre, et ces avions dans le ciel (elle était persuadée qu’ils la pistaient partout où elle allait). Après quelques années de tranquillité, elle a rechuté mais ce fut rapide. Actuellement elle bosse sur son problème de « coupure de pensée » qui persiste encore, mais rapidement, quand elle stresse, car c’est embêtant en parlant en public, ça peut se voir, mais le fait de parler parfois en public la motive.

    Alors quand tu dis « un champ de ruines », ok, et même pour ceux qui s’en sortent, comme elle, il y a ça, et c’est rude, et j’imagine que ça peut être mille fois plus dur pour d’autres.
    Mais ça ne veut pas dire pour autant qu’il y a toujours une totale impossibilité de reconstruire à côté de ces ruines.

    « et compte tenu que tu n’es probablement pas psychotique tu es excusé » ha 🙂 quoiqu’il en soit, j’accepte l’idée de ne pas être excusée.

  76. Satyneh Said:

    « nous tombaient dessus et nous rentraient dedans »
    Je me corrige : ce n’est pas tout à fait « rentrer dedans », c’est envahir. Envahir, c’est le terme correct, c’est une invasion, et pas une intrusion.

    Bonne nuit et mes excuses pour ces invasions de commentaires de ma part.

  77. udgg Said:

    Satyneh: oui bien sûr c’est du vécu. On peut tout faire rentrer dans cette catégorie floue. Le cancer, les accidents de voitures, la pollution radioactive que sais-je encore; ou pour poser le problème autrement est-ce qu’une voiture qui s’écrase sur un platane est toujours une voiture qui aurait « vécu un accident » ? C’est plus que du vécu, c’est une métamorphose complète mais en sens inverse de celle de chrysalide en papillon. Ce serait plutôt dans le sens d’une rigidification extrême de papillon vers une sorte de fossile. Une sorte « d’homme de pierre »…..Je comprend que les psys aient besoin de faire miroiter quelque chose à leur patients. La guérison c’est devenu un must et peu importe qu’il s’agisse de guérir une pierre ou une chômeuse en mal d’amour. Dans ce monde le plus important c’est la vitrine pour attirer le chaland tout le reste est secondaire. Il faut noyer le mal être et la maladie sous des tonnes de « jactance » au sujet de la guérison et cela d’autant plus que chacun s’enfonce plus profondément au fond du trou. « Quand les hommes ne peuvent changer les choses ils changent les mots » disait Jean Jaurès. Plus on est impuissant plus il faut jacter pour remplir le vide intersidéral qui s’est crée. J’ai cotoyé pas mal de psychotiques et je n’ai pour ma part rien vu de semblable de près ou de loin à la situation idyllique que tu décris. Parler en public ? N’importe quelle communication est une difficulté énorme alors parler en public c’est du domaine du miracle. Faut il croire ou ne pas croire aux miracles, je n’en sais rien; je n’ai guère eu le loisir de m’adonner à ce genre de mysticismes

  78. udgg Said:

    Que celui qui ne veut pas faire « amis-amis » avec les « cons en blouse blanche » me jette la première pierre

  79. Sybilline Said:

    Chère Sanyteh,

    J’aime beaucoup ton approche et tes développements, car ils sont optimistes et nullement naïfs. Tu possèdes une foi en toi et un amour pour les autres qui fait du bien.
    C’est important que les gens essaient de comprendre, de s’investir et qu’on cherche ensemble les causes de la souffrance. Je n’aime pas trop les catégories « psychotiques » et « non psychotiques ». Je remarque aussi que tu parviens à garder une sérénité en toutes circonstances, c’est une qualité!

    Je ne partage pas du tout le point de vue de wikipedia sur Thierry Tournebise. J’ai d’ailleurs mis en avant le « un poids, deux mesures » qui existe. En effet, tu pourras voir des pages wikipedia avec très peu de références livresques sur des artistes qui n’ont pas forcément fait couler beaucoup d’encre (ex: Nicolas Baldeyrou) ou des sportifs (Anna Santamans), qui ont certes un talent, mais qui ont probablement moins fait avancer les choses que Thierry Tournebise dans le domaine de la psychothérapie.

    Je donne les deux exemples (Nicolas Baldeyrou et Anna Santamans) car ce sont des gens que j’ai connus personnellement…C’est un peu le problème de cette encyclopédie qui est gérée de manière inégale.

    Et comme souvent, ce qui permet de faire grandir l’être grâce à l’innovation, la recherche, ne s’y trouve pas! On préfère parfois mettre en avant l’ego de chacun et énumérer tous les titres des uns et des autres…J’en ai parlé, on n’a pas contesté mon argumentation, mais on m’a répondu que c’était les règles: travail inédit ne peut figurer…Pour les artistes, ce n’est pas gérer par ceux qui me parlent!

    Pas étonnant qu’on en soit encore à la psychanalyse en France, tant nous sommes conservateurs jusqu’à dans notre encyclopédie!

    Il ne faut pas désespérer et continuer notre petit bout de chemin. Les graines semées donnent toujours de belles plantes où qu’elles soient mises, même si elles ne se trouvent pas sur le parvis de Notre-Dame.

  80. Alain Said:

    Satyneh, les obstacles sont multiples : les préjugés des professionnels, on en est encore à nier la possibilité de guérison alors qu’on la constate dans le monde entier.

    Tu pourrais le voir sur un autre blog : folieetespoir.over-blog.com/2014/02/gu%C3%A9rir-de-la-schizophr%C3%A9nie.html

    La volonté aussi de ségrégation entre soignants et soignés. La réprobation des professionnels quand il s’est agi de mettre en place les pairs-aidants le montre bien. Ils défendent un pré carré. C’est bien triste car chacun a à apprendre de l’autre.

    Il y a aussi la difficulté des soignés (j’utilise ce terme faute de mieux) à se montrer par peur de la stigmatisation et aussi la difficulté tout simplement à parler devant un public ou devant des professionnels. La volonté d’oublier peut être, de mettre ça de côté.

  81. Lana Said:

    Je suis sûre qu’il y a moyen de trouver des gens pour aller discuter avec les étudiants. Des gens qui vont mieux peuvent se sentir capables de le faire, je le ferais avec plaisir en tout cas si on me le proposait. Après, il faut les trouver, parce que souvent les gens qui vont mieux n’ont plus beaucoup de contacts avec la psychiatrie. Mais en passant par des associations de patients, ça me paraît possible. Il y a pas mal de gens qui sont très actifs dans ces associations, et je pense que le partage avec des étudiants est dans leur optique.. Il faut voir chez ceux qu’on appelle « experts d’expérience ».

  82. Alain Said:

    J’ai trouvé « experts d’expériences » sur un site belge : iwsm.be/pdf_dir/Guide_comite_usagers.pdf

    J’ai bien l’impression que la Belgique est en avance sur la France à bien des égards.

  83. udgg Said:

    Chers ami(es), je suis inquiet car de guérisons en guérisons, nous allons bientôt nous retrouver comme des cons, je veux dire sans plus aucun malades; Dans ces conditions c’est la faillite assurée de tout nos guérisseurs qui menace à telle enseigne qu’il faudra bientôt guérir les bien portants , les morts et peut-être même les guérisseurs qui entre temps seront devenus malades 🙂

  84. udgg Said:

    Oui c’est vrai Alain, les frites belges ont meilleur goût et les belges ont un pronostic de guérison plus élevé grâce aux frites qu’ils mangent. Je ne sais si les belges ont reussi à inverser leur courbe. Ils sont assez forts pour bien tordre la courbe à mon avis

  85. Alain Said:

    C’est curieux, je n’arrive pas bien à comprendre ce qui t’anime. Il y a beaucoup de gens qui s’en sortent, qui guérissent, il y a les témoignages et il y a des études scientifiques à long terme, on trouve des pourcentages dépassant souvent les 50%. C’est donc un fait.

    Maintenant, tu passes ton temps à dénigrer cette idée, c’est comme une sorte d’obsession. Peut être parce que tu n’imagines pas pouvoir aller mieux un jour mais c’est une simple hypothèse puisque tu n’as jamais vraiment dit de quoi tu souffrais ni à quel point.

    Ou alors tu es simplement provocateur, tu veux passer pour le plus intelligent, tu détiens la vérité, les autres sont des abrutis.

    Si ça peut te faire plaisir : tu es très intelligent.

    Mais tu es aussi très à coté de la plaque. Ton commentaire sur les Belges entre autres.

    Lana, si tu trouves que ça dérive, tu peux supprimer mon commentaire, je ne t’en voudrai pas.

  86. Sybilline Said:

    Pour ma part, Alain, je trouve que tu ne dérives pas du tout. C’est vrai que le commentaire sur les Belges est à côté de la plaque si bien qu’il faudrait davantage en rire qu’en pleurer. Je ne vois pas bien ce que viennent faire les frites au milieu des « experts d’expérience ». Un côté incongru…

    Je crois que guérir, c’est ne plus souffrir le martyr tout simplement, se sentir en équilibre, cela n’empêche pas de souffrir ou de douter comme chez la plupart des gens. Par contre, l’état est supportable quand la maladie le rendait insupportable.

    On est tous malades de la vie et de ses épreuves. Par contre, ce qui compte, c’est que ce ne soit pas un état permanent et que cette souffrance passe.

  87. Lana Said:

    Udgg veut à tout prix prouver que les psychotiques n’ont aucun espoir sinon celui de se tirer une balle dans la tête, je suppose, ce n’est même pas la peine de lui répondre. Je lui ai déjà dit qu’il n’était pas le bienvenu ici, mais apparemment c’est le genre de personne qui aime aller là où personne ne l’apprécie. C’est son problème, moi je préfère l’ignorer.

  88. udgg Said:

    Bien.Si vous faites les questions et les réponses, je ne vois plus aucune raison d’interférer dans votre petit système totalitaire circulaire. Aucun d’entre vous n’est assurément guéri ou sur le point de l’être mais l’important c’est d’y croire n’est-ce pas ?. En alignant des milliers de mots vides de sens et à force de radoter vous parviendrez vraisemblablement à quelque chose

  89. Sybilline Said:

    Personne Udgg ne t’oblige à nous répondre et à suivre le blog (Lana te l’a maintes fois rappelé). Tout le monde est libre ici jusqu’à un certain point évidemment qui est celui du respect de l’autre. La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres.

    Quel intérêt de venir discuter si on ne croit pas à la guérison? Pourquoi aller voir un médecin si c’est pour aller aussi mal?
    Je ne comprends pas bien le sens de tes interventions. Décourager le monde? Sache que nous n’avons pas envie d’être découragés.
    Si cette discussion ne te plaît pas, tu peux l’éviter. Dans un régime totalitaire, on n’a pas le choix malheureusement, car on est torturé ou enfermé si on n’obéit pas ou même tué. Ici, tu ne risques rien de tout cela. Ta petite phrase sur les régimes totalitaires est donc d’une mauvaise foi absolue. Mais bien sûr, c’est toujours de la faute des autres. Quand seras-tu un peu responsable?

    On prend même la peine de te répondre, alors que régulièrement on s’en prend plein la figure! Et on doit se faire piquer en plus. Avec le temps, j’ai une bonne carapace, mais enfin ce n’est pas agréable.

    Comme le disait Alain, tu ne parles jamais de toi, tu es toujours négatif à nous rappeler qu’il ne faut avoir aucune foi et continuer de raser les murs le nez dans la boue. Franchement, on ne vient pas sur le blog pour entendre ce type de discours mais pour être plus heureux. Si tu ne crois pas au bonheur et à la joie, c’est ton problème.

    Parfois, je trouve que tu as un certain humour, mais ce n’est pas tout le temps!

  90. Sybilline Said:

    J’aime beaucoup ce proverbe, car il nous pousse à sourire un peu à la vie et à voir le positif: « Si une personne ne te sourit pas, sois généreux et offre-lui ton sourire. Personne n’a plus besoin d’un sourire que celui qui n’est pas capable de sourire aux autres. »

  91. Sybilline Said:

    « Tu peux laisser ton sourire changer les gens, mais ne laisse pas les gens changer ton sourire. »

    Pas envie qu’on attaque ma joie ou plutôt la nôtre, » mon sourire », car même si on parle de sujets parfois durs, c’est avec les autres, toujours dans la bonne humeur, l’entraide, la solidarité.

  92. Carole Said:

    Udgg, j’ai envie de prendre ta défense.
    C’est vrai que tes exemples sont parfois « bizarres », parfois décalés. Ta communication n’est pas toujours la plus modérée.
    Mais on est ici sur un blog qui parle de schizophrénie, d’absence de normalité, et on te reproche ici… ton absence de normalité.
    Les mêmes qui passent leur temps à défendre l’originalité des schizophrènes, la tolérance devant les comportements parfois « anormaux » sont les premiers à te le reprocher.

    C’est vrai que tu voies plutôt le verre à moitié vide que le verre à moitié plein. Mais imaginons qu’il s’agisse d’un blog sur le cancer du poumon. Si c’est vrai que la plupart des gens touchés par la maladie auront envie de voir les 20 % de personnes qui y survivent, la réalité est toutefois que 80 % des patient en décèdent. Pourquoi celui qui verrait d’abord les décès devrait-il s’attirer les foudres des autres? Pourquoi un blog qui parlerait du cancer des poumons ne devrait aborder que je sujet de la guérison? Pourquoi celui qui aborderait le sujet de la mort serait accusé de saper le moral? Pourquoi celui-ci devrait être remis sur le droit chemin de l’optimisme?

    Malheureusement Udgg, la vision que tu nous donnes ici, est la réalité d’une très grande partie des malades et je pense que cela a le droit d’être exprimé sans censure, ni reproches.
    Ceux qui ne veulent voir que de l’espoir devrait plutôt aller à Lourdes ou sur des blogs traitant de la foi, mais pas sur des blog traitant de la maladie avec cette réalité souvent (mais pas toujours) écartée de leurs espoirs.

    Et même si ta communication est parfois un peu ‘folle’, tu es justement sur le lieu où cela devrait être accepté.

  93. Satyneh Said:

    @ Carole
    « C’est vrai que tu voies plutôt le verre à moitié vide que le verre à moitié plein. »
    Je n’ai pour ma part pas interprété ses interventions en tant que telles.
    J’ai cru comprendre (et je fais peut-être erreur) qu’il s’efforçait de montrer un aspect dans le désir de guérison de la part des soignants, qui mérite méfiance, car cela correspond (en plus de répondre aux lobbying de marchandisations) à une volonté de normalisation et s’attache, encore et toujours, plus à l’apparence, aux signes extérieurs de socialisation, qu’au bien être des personnes qui en souffrent. Voici un article qui illustre à outrance ce processus : http://anormopathe.skynetblogs.be/archive/2011/12/23/moi-aussi-bien-sur-mort-depuis-des-annees.html

    Cependant, (si c’est ce qui motive Udgg), ce qui m’étonne, c’est qu’il s’adresse à des personnes témoignant de guérison. Cela me surprend, compte tenu du fait que :

    – elles sont rares, celles qui en témoignent : Alain a évoqué plus haut très justement, qu’elles craignent la discrimination, donc une majeure partie n’en témoignera pas directement, (ce qui laisse supposer qu’il y a bien plus de 30% de déclarés guéris dans les stats officielles)

    – le discours dominant s’accorde à prôner l’irréversibilité de la maladie

    – on peut même constater un discours encore plus dramatique (je l’ai vu ) : si quelqu’un de diagnostiqué schizophrène s’en sort, on suspectera une erreur de diagnostic, et ce au mépris de tout ce par quoi il est passé (à travers des années où les symptômes et le vécu correspondent bien à ce qui est catalogué dans le diagnostic des schizophrénies), et au mépris de toutes ses épreuves et de tous ses efforts personnels pour y parvenir.
    Il y a autant de manières d’en guérir que de schizophrénies, c’est à dire, nombreuses, diverses et complexes, mais comme l’avouent des psychiatres ici, on n’en sait pas grand chose : http://youtu.be/9U45QYr5w94?t=1h36m13s

    «  On sait que 30% guérissent, définitivement : plus de délires, plus de médicaments, plus de psychiatres, plus rien ; comme on a beaucoup focalisé sur comment ils sont malades -avec un genre de fascination sur les délires- on a beaucoup de mal à comprendre comment ils s’en sortent, finalement, spontanément. Mais toutes les études depuis 1900 jusqu’à maintenant montrent que les gens à qui on a posé le diagnostic de schizophrénie, si on les voit 25 ans à 30 ans plus tard, 25 % d’entre eux s’en sortent sans psychiatres, sans traitement…»

    – et surtout, compte tenu du fait que les personnes guéries, même si elles sont heureuses de pouvoir évoluer par certains moments et de plus en plus souvent, parmi et avec les autres (nous sommes toujours en société et quoique le prétendent certains, toujours faisant parti – en bénéficiant ou/et en souffrant- d’un « système » social), savent, à mon avis, mieux que quiconque les réalités de se vivre comme quelqu’un avec ses particularités, avec ses vécus hors du commun, parmi d’autres personnes avec d’autres particularités, sauf que les leurs ressemblent souvent aux particularités majoritairement dominantes, admises et comprises.

    En bref, dans le concept : « on » est à côté de la plaque,  il ne faut pas oublier que « la plaque » est aussi à côté de « on », et qu’être à côté ne veut ni dire en être totalement coupé, ni prétendre qu’on ne pourrait passer d’un côté à un autre, voire même faire le grand écart entre les deux, ni signifier que pour cette raison on doit décider à la place de « on » que guérir serait une illusion.

    Or j’ai l’impression (peut-être à tort) que c’est ce que tente de faire Udgg, dénier en quelque sorte les réalités des guérisons dont d’autres témoignent, dans la norme, d’ailleurs, de ce que font tant de psy et d’autres, et si c’est le cas, il doit avoir ses raisons, mais en quoi cela devrait empêcher les autres de le contredire ou de critiquer ou de finir par vouloir ignorer ce qu’il exprime ? Même si c’est à partir de l’exemple d’une transformation d’homme pierre, il a pu exprimer son avis, que je sache…

    Les différents vécus, aussi métamorphosants qu’ils soient, pourraient se compléter plutôt que de se renier entre eux, non ?

    Employer le terme « censure » est d’autant plus injuste qu’inapproprié : ce qu’il exprime n’a pas été supprimé, et si l’on se place du côté du « droit d’expression », je ne vois pas pourquoi ceux qui lui ont répondu n’auraient pas eu à le faire sous prétexte qu’ils ne sont pas d’accord.

  94. Satyneh Said:

    Au moment où je poste ça, mon premier commentaire pour Carole n’est pas apparu, sans doute parce qu’il contient deux liens.

    @ Alain, Sybilline et Lana : merci beaucoup pour vos réponses… je n’ai pas encore pris le temps d’y répondre… mes excuses.

    J’ai trouvé l’existence de l’Unafam en France, mais je ne sais pas jusqu’où vont ses champs d’actions (par exemple, s’ils agissent auprès des écoles dans le but de mieux renseigner les étudiants via les témoignages des personnes guéries).

    A noter que dans l’extrait de reportage que j’ai soumis dans mon 1er comme d’aujourd’hui, même si les psy admettent qu’il y a guérisons au vu des statistiques, mais qu’on ne s’y attarde pas assez pour en connaitre les moyens, il apparaît que rien n’a été fait pour que cela se sache plus dans cette émission, puisque parmi les invités, aucun schizophrène guéri n’est présent pour confirmer que c’est possible.

  95. Satyneh Said:

    @ Carole, encore : « Les mêmes qui passent leur temps à défendre l’originalité des schizophrènes » Je n’ai rien vu de tel sur ce blog.
    Pour tenter de donner un exemple, on peut imaginer que quelqu’un qui se retrouve étranger dans un monde étrange où l’on parle avec une langue étrangère, avec toutes les conséquences de rejet et d’incompréhensions que cela peut engendrer, n’a pas forcément envie de se considérer comme quelqu’un d’original ou d’anormal, ni qu’on le considère comme tel. Je crois que ce sont des personnes normales qui ont vécu ou vivent des phénomènes étranges, sans l’avoir voulu (contrairement à ceux qui tenteront de s’en approcher en s’entraînant à des pratiques traditionnelles dites spirituelles, et-ou via des expériences suite à prise de produits psychoactifs, ou d’autres en mal de reconnaissance jouant à faire les originaux), qu’elles y réagissent de manière normale et qu’il est normal qu’elles en aient marre qu’on leur fasse croire qu’il en sera toujours ainsi désormais pour elles, même sous prétexte de ne pas leur donner de faux espoirs, d’autant plus quand cela ne correspond pas avec leur réalité. Normal dans le sens d’accepter aussi sa part de singularité et d’arriver à bien la vivre, malgré tout, en société.

    « Pourquoi celui qui verrait d’abord les décès devrait-il s’attirer les foudres des autres? »
    Cette phrase d’Udgg vous a peut-être échappé :
    « Aucun d’entre vous n’est assurément guéri ou sur le point de l’être ».
    Cependant, je suppose que déclarer être guéri, de la part, par exemple, d’ex-cancéreux, peut culpabiliser ceux qui pensent être condamnés et voient la fin s’approcher, considérant que des fonctions vitales sont atteintes irrémédiablement. Parce qu’ils peuvent interpréter cela comme une incapacité supplémentaire qu’ils vont se reprocher, du style « non seulement je suis assez nul pour avoir développé cette maladie mais en plus assez nul pour ne pas en guérir alors que d’autres y parviennent ». J’imagine que cela puisse être un sentiment terrible avec une grosse part de culpabilité malgré qu’ils ne soient coupables de rien. Alors, que répondre…

  96. Sybilline Said:

    Merci Sanyteh pour tes sympathiques messages constructifs.
    Carole me fait penser à un homme que j’ai connu…Des raisonnements assez similaires! Je ne sais pas si Udgg appréciera qu’on lui dise que sa communication est un peu « folle ».
    Pour le reste, c’est le blog de Lana et elle est la plus apte à y répondre.

  97. Carole Said:

    @Satyneh
    Tu devrais lire l’article « Folie et création » ainsi que de nombreux commentaires de ce blog. Tu verrais que d’autres aspects de la maladie sont abordés sur ce blog. Et je ne rejette en rien ces commentaires.
    Je n’ai jamais dit que Udgg était toujours agréable avec les autres. Mais doit-il être rejeté pour autant?
    Il a déjà indiqué être atteint de maladie psychotique. Je n’ai pas l’impression qu’il partage l’optimisme de certains. C’est dommage pour lui, mais est-ce une raison de rejet?
    Chacun a son propre vécu, ses propres raisonnements, sa propre personnalité, et c’est ainsi que chacun a sa propre vision des choses.

    @Sybilline
    Je ne sais pas comment je dois prendre ta remarque. Mais comme j’apprécie beaucoup la façon d’être des hommes, je vais plutôt être flattée.
    Et tu me fais plaisir en prenant la défense d’Udgg.

  98. Lana Said:

    Alors, que les choses soient claires: ici ce n’est ni un forum ni le site officiel d’une organisation financée par l’Etat, mais un blog personnel. Donc je fais ce que je veux, je bloque qui je veux, je supprime les messages que je veux et si j’ai envie de dire à quelqu’un qu’il n’est pas le bienvenu parce que son mépris m’emmerde, je le dis. C’est autant de la censure que de dire à un témoin de Jéhovah qui s’incruste chez toi de dégager. Il a tout le reste du monde pour s’exprimer, et si quelqu’un pense que la censure c’est ça, il faut réviser ses cours d’histoire de toute urgence. Je ne reproche pas à UDGG son point de vue mais son mépris continuel. Et ce n’est pas parce qu’il est schizophrène que je dois le supporter, je n’ai jamais prétendu aimer tous les schizophrènes. Les gens ont un caractère en plus de leur maladie, et c’est ça que je vois en premier. Ma patience a des limites, ça fait des mois et des mois que je supporte le mépris d’UDGG et je n’ai jamais supprimé un seul de ces messages, voilà ce qui fait de moi le grand censeur en chef. Mais quand bien même certains pensent que c’est totalitaire, je répète que je m’en fiche et que je suis maître chez moi. Il existe des tas d’autres blogs et forum où chacun peut aller s’exprimer.

  99. Lana Said:

    Sybilline, je vais aller voir ton message passé dans les spams, mais tant que je suis sur ma lancée, voilà mon avis sur l’Unafam: ces sont des connards infantilisant qui confisque le combat des usagers.

  100. Lana Said:

    Ton message exprime bien le noeud du problème. Et j’ajouterais que quand on demande du respect, en plus en invoquant sa maladie (enfin, là c’est Carole qui le fait pour Udgg et pas lui, soyons juste), la moindre des choses est d’en faire preuve pour les autres, eux aussi atteints de la même maladie. Cracher à la gueule de tout le monde et crier au système totalitaire quand les gens te disent qu’ils en ont marre, ça me fait doucement rigoler.

  101. Lana Said:

    Et j’ajouterai pour conclure que tout le monde a le droit d’exprimer son avis, tant qu’il ne tombe pas sous le coup de la loi (puisque c’est moi la responsable légale de ce qui se dit ici), mais dans le respect (ça, c’est la condition que moi je pose). Il y a eu des commentaires où j’avais intellectuellement le plus grand mépris pour ce qui était dit, mais je ne les ai pas supprimés, parce que c’était un point de vue et non des attaques personnelles. Voilà, ce sont mes conditions et ceux qui ne les acceptent peuvent tout à fait s’exprimer ailleurs.

  102. Alain Said:

    Lana, il faut reconnaitre que tu sais exprimer ton point de vue avec vigueur et clarté.

    C’est vrai que ton blog n’est pas un forum public et que tu as bien le droit (et l’obligation) de veiller aux propos échangés.

    Concernant le fond, je pense qu’Udgg est quelqu’un d’intelligent mais il se montre toujours sous un jour désagréable et laisse penser aux autres qu’il les prend pour des crétins : ce n’est pas la meilleure façon de se faire des amis.

  103. Lana Said:

    Voilà. Et puis puisqu’il nous prend tous pour des abrutis, je me demande à quoi ça le mène de parler avec nous. A rien pour lui, autant aller parler à des gens qui ont son intelligence supérieure, à rien pour nous.

  104. Carole Said:

    @Lana
    C’est vrai que ce blog est le fruit de ton travail et de ton investissement. C’est vrai qu’il t’appartient, que tu peux le fermer quand tu veux, autoriser tel ou tel message. Mais en tant que blog, il reste cependant un lieu public.
    Et si une personne pourrait virer un témoin de Jéhovah de chez soit (lieu privée), elle ne pourrait le faire d’un centre commercial (lieu public appartenant à une personne privée).
    Mais comme tu le dis, tu ne l’as pas viré et n’interdit pas ses messages.
    Ensuite, je te comprends tout à fait sur les notions de respect et de règles de courtoisie entre intervenants.
    Mais je ne perçois pas Udgg de la même manière que toi.
    J’ai plus l’impression qu’il défend des idées différentes, que ses idées heurtent les autres. Et tout le monde est contre lui. Devant cette situation, il devient plus méprisant.
    C’est mon point de vue, et je tiens à le dire.

  105. Lana Said:

    Je respecte ton point de vue. Mais pour rebondir sur ton analogie avec le supermarché, si un client n’a pas le droit de virer le témoin de Jéhovah, le patron l’a. Je travaille dans le commerce, et légalement c’est une propriété privée, on vire qui on veut, et on l’a déjà fait. Donc sur ce blog, un participant n’a pas le droit d’en virer un autre, mais moi oui.

  106. Sybilline Said:

    Je tiens à préciser que ce n’est pas Lana qui a rédigé l’article sur « création et folie ».Elle a eu la gentillesse à une époque où nous n’avions pas encore de blog de bien vouloir accepter cet article qui nous tenait à cœur. Il ne faudrait donc pas lui reprocher de faire l’apologie de la folie.

    Il ne s’agissait pas pour nous non plus de dire que la folie est bien ou mal, mais qu’elle possède plusieurs sens. Les artistes souvent déraisonnent et c’est pour cette raison qu’ils sortent des sentiers battus et offrent un monde nouveau. Le mot « folie’ n’est pas toujours négatif, c’est pourquoi il est intéressant de se pencher sur ses différentes acceptions pour en saisir toute l’étendue et garder un regard critique sur ce mot qui effraie et fascine. Le rapport à la folie a d’ailleurs changé au cours des siècles. Le XVIème était beaucoup plus tolérant vis-à-vis de ces « écarts », tandis que le XVIIème fut beaucoup plus dur (siècle des règles strictes). Plus l’époque est matérialiste, plus ceux qu’on traite nomment « fous » sont mal aimés et mal compris.

    Je crois qu’on n’est pas obligé de s’enfermer dans un carcan et de se cacher derrière des idées reçues.

    En ce qui me concerne, si je méprisais totalement Udgg, je ne lui répondrai pas. En revanche, j’estime qu’être honnête avec lui en lui donnant mon avis franchement est une preuve de respect.

    Chacun est assez grand pour faire sa propre synthèse.

  107. udgg Said:

    Je crois Lana qu’avec un tel déchainement de hargne et de violence verbale tu risques de définitivement saborder ton site et son forum. Personne n’entre dans une auberge pour entendre l’aubergiste lui hurler dans les oreilles. C’est toujours les faibles qui hurlent à l’unisson. En emplissant l’espace de leurs cris, Ils espèrent désespérément se rendre plus forts

  108. Lana Said:

    Pourquoi es-tu toujours là, alors? Sinon, je te rassure, le nombre de visites du blog n’a pas baissé.

  109. Sybilline Said:

    Lana,

    Tu as raison de dire ce que tu penses. Il ne manquerait plus que cela sur ton propre blog!
    Après tout, chacun est libre de défendre qui il veut et ses idées sans se faire agresser…On n’est pas obligé d’être tous d’accord (signe qu’on serait en dictature, ce qui n’est pas du tout le cas sur ton blog!).

    Très bonne soirée.

  110. Lana Said:

    Merci, Sybilline.

  111. udgg Said:

    parce que je me dois d’honorer mon fan club composé de toi, Sybilline et Carole 🙂
    Si le nombre de visites ne baissent pas c’est parce que la courbe du chômage est sur une pente ascendante. C’est une corrélation inversée

  112. Satyneh Said:

    @ Sybilline et Lana : je soutiens vos superbes interventions, car en effet je pense qu’il y a plus de respect de l’autre quand on lui dit franchement ce que l’on pense.

    @ Udgg : rappeler la nécessité d’éviter les attaques personnelles fait partie des règles de base sur un forum ou un blog. Cela n’a donc rien à voir avec un « aubergiste qui hurle dans les oreilles ».
    De plus cela ne sert à rien d’essayer de culpabiliser Lana ou Sybilline de choses qu’elles n’ont ni faites ni pensé, ou de leur reprocher de répondre à tes contre-pieds systématiques et caustiques dès qu’il est question de guérison, parce que d’après ce que j’ai pu lire d’elles, elles me semblent assez expérimentées et lucides pour savoir qu’avec elles, ce genre de manip’ ne fonctionnera pas.

    Continuer de s’acharner ainsi me semble donc inutile, même en pleurant au prétendu «  déchaînement de hargne », et même si Carole vient prendre ta défense en inversant les rôles de l’agresseur-agressé et en interprétant à tort que tout le monde est contre toi. Personnellement je n’en avais pas eu encore le temps, pour la bonne raison que tes réponses ne correspondaient pas à ce que je voulais exprimer.
    De plus, être contre un avis n’est pas être contre quelqu’un personnellement, surtout si on ne l’a pas rencontré réellement. Si tu as envie de te cramponner à ça, peut me faire parfaitement comprendre pourquoi Lana a fini par prendre la décision d’ignorer tes commentaires, et l’option de s’investir dans des sujets bien plus intéressants et constructifs que ces guéguerres chronophages.

    P.S à tous : je n’ai toujours pas eu le temps de répondre aux réponses qui m’avaient été faites, désolée…

  113. Sybilline Said:

    Satyneh,

    C’est agréable de discuter avec quelqu’un comme toi. Tu es lumineuse. D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé le lien sur la maïeusthésie. Rencontre des gens comme toi nous rend plus optimiste sur l’être humain. Cela mérite d’être souligné.

    D’ailleurs, grâce à la très bonne initiative d’Alain (sur notre blog), nous avons eu la chance de discuter avec une éditrice (très agréable également) qui veut tenter de changer le regard négatif qu’on porte sur la maladie mentale.

    Finalement, c’est pour rencontrer des gens constructifs qu’on s’investit, pour n’être pas seul à lutter contre des montagnes de mal-être humain que nous créons tous. Certains les subissent de plein fouet, car ils sont en première ligne, plus fragiles, mais nous sommes tous dans la même barque.

    C’est une fausse solution de les rejeter (hors de l’humanité), de nous faire croire qu’aucun progrès n’est possible. C’est grave! Je suis un peu révoltée contre la politique actuelle, qui se dit soi-disant de gauche et mène une politique égoïste!! La spécialité « infirmier en psychiatrie » a été supprimée. C’est honteux! On n’aide pas des gens souffrant de troubles sans être formé comme il se doit. Quand l’argent ou la simplification administrative (je ne sais quelle est l’intention de ces politiques qui régissent tout dans leur petit bureau confortable!) prend le dessus sur l’humain, c’est catastrophique. Je ne suis pas pour une augmentation des moyens mis, mais pour une meilleure gestion…Former des infirmiers en psychiatrie ne coûte pas plus cher que le reste, c’est simplement une volonté…une considération pour celui qui souffre et qu’on doit aider nécessairement, car on ne laisse pas mourir à petit feu quelqu’un qui a mal, mal du mal que la société fait…qui souffre en silence, isolé, car il ne peut faire confiance au système qui le trahit en permanence.

  114. Cardella Said:

    Bonjour a vous tous.
    A 21 ans mes parents m ont fait interner en psychiatrie pour des raisons de drogue, ils voulaient une cure, et je précise je n avais alors aucune crise.
    J ai entrevu le Dr L. 5munutes.
    Je me suis donc retrouvée en chambre et durant 3 jours je suis restee calme et discrète sans aucun signe de manque car ce qu ils ne savaient pas c est qque je consommais que occasionnellement.
    Bref. le Dr L. a l entrevu ne m a même pas demande si je me droguais et a quel rythme.
    3 jours plus tard on m a force a prendre des neuroleptiques 200mg solian
    Bref. Durant des années je suis passe par différents neuroleptiques. Il faut savoir que ceux ci ont été inventé a partir de l anesthésie et le constat est que j étais consciente de tout mais ne pouvais ni agir ni ressentir.
    J ai été suivi longtemps par le pr L. En consultation je parlais très peu de moi de ma vie et de mes ressentis.
    Il ma diagnostiquée bipolaire puis skizophrene ou encore en dépression.
    Déjà ils ne sont pas d accord entre eux
    Je n ai jamais connu de crise et je ne me reconnais pas quand je lie les définitions de bipolaire et encore moins schizophrène. N ayant jamais eu de délire entendu des voies ou hallucinations etc… Les médicaments par contre m ont fait déprime de par leurs effet.
    Je n avais plus conscience de rien, un zombi et je faisais une totale confiance en mon psychiatre L.
    J ai connu la camisole blanche les chaînes l indifference des infirmières qui disaient pourtant a mes parents que j étais gentille calme discrète.
    Aujourd’hui j ai 42ans et sans l accord de mon médecin ne parlant plus ne rigolant plus n éprouvant plus d émotion étant un véritable zombie ( effet des neuroleptiques) j ai dit stop. De plus j étais très fatiguée.
    J ai trop longtemps attendu une aide de la part des psychiatres dont leur diagnostique erroné et leur camisole chimique me pourrissaient la vie.
    Le pr L. a de beaux discours en conférence mais au cabinet il n a aucune humanité. Entre le théorie et le terrain il y a une grande différence.
    « Je suis une imbécile ais je songe maintenant c est sur je suis empoisonné. Quel connard.  »
    Définition : insulte désignant l attitude de quelqu un de déplaisant ou déplace par manque d intelligence de savoir vivre ou de scrupule.
    15 ans plus tard il m a prescrit de la morphine simplement parceque ça faisait plusieurs fois que je pleurais dans son bureau. Et la il m a dit je vais vous prescrire un nouveau médicament.
    Chaque fois que je voyais un médecin autre que psychiatre le constat était toujours le même ils étaient affolé par ce médicament et de ces fortes doses.
    Or cela faisait déjà très longtemps que je n avais plus consommais. Alors j en conclu que les psychiatre suggèrent inventent, ont des préjugés et qu il soigne certaines « maladies » avec des médicaments non adapté.
    Bref aujourd’hui j ai quarante et il a fallu que j atteigne cet âge pour comprendre qu on ne pouvait compter que sur soi même. Je n ai confiance qu en moi.
    Même mes parents a qui j ai souvent essayé d expliquer les problème de la camisole chimique dont je n avais réellement pas besoin n ont jamais réagi. Pourtant ils sont profondément contre la morphine mais ils ont une confiance aveugle envers le psychiatre.
    Ils faut savoir qu ils n ont pas la science infuse qu ils peuvent faire des erreurs même les plus renommés.
    Je me suis prise en charge.
    J ai d’abord arrêter les anti depresseur puis les neuroleptiques.
    De la j ai revécu. J ai eu une prise de conscience sur tout ce que j avais vécu durant 20 ans et le constat était le suivant : c est un réel assassinat.
    J ai beaucoup pleure durant 15 jours puis c est passe. Mais reste une profonde cicatrice. Car si on peut oublier d avoir subit la camisole blanche on ne peut pas oublie la camisole chimique qui vous laisse des traces au niveau de la santé phtisique et psychique. Car ce que j ai vécu c est un abus une injustice et psychologiquement il faut que je vive avec. Car a cause de tous ces médicaments (il y avait aussi les benzodiazepines 4 valium de 10 mg par jour! Heureusement j ai toujours gère et donc pas accro. )Bref. Je n ai pas pu avoir d enfant et ça pour une femme a la crise de la quarantaine ça fait mal.
    J ai même pense a porter plainte contre l hôpital. Car comment après une simple entrevu de 5minutes a t il pu décider de me donner des neuroleptiques? Moi ou plutôt mes parents qui s adressaient pour toxicomanie. Si simplement ils avaient qu ils allaient faire de moi une pharmaco toxico!!!
    Et les Infirmieres pourquoi n ont elle pas prévenu le psychiatre de mon comportement calme discret…
    Et puis je rentre pour toxicomanie et je ressort avec un lourd traitement aux neuro et aucune substitution. Dans la logique des choses c est hallucinant.
    Maintenant tous va bien je suis sociable je rie je parle j ai une concentration correct je bouquine je revis quoi c est tout simple !!
    Je m en veux de ne pas avoir réagit a temps.
    Quant a la morphine depuis 4 ans je diminue et mon but est d arrêter. Si j étais une toxicomane je me la shooterai j augmenterai les doses comme on peut le lire sur les forum.
    Un sentiment de profonde injustice et d un manque d ouverture et de dialogue me donne l envie de prendre une vengence sur la vie j ai envie de dénoncer les méthodes abusives de la psychiatrie et de leurs erreurs aussi qui peuvent détruire une vie. Une jeunesse ou tout est possible.
    Alors j écris souvent tout ce que j ai vécu et ressenti durant ces 20 années
    Danger psychiatre danger asile.
    Au moins on les fréquente au mieux on se porte parole de Dr L.
    Comme quoi je n ai pas de haine. Ça ne ferai que me nuire. Mais un jour je lui dirait ce que j ai sur le cœur.
    Biensur ceci reste ma propre expérience.
    Et le résultat est plutôt positif et c eT mon combat seule envers et contre tous. C est ainsi que j y suis parcenu.
    Mais comme dit l infirmière ce qui convient a certains n est pas bon pour d autre. L arrêt des neuroleptiques doit faire preuve de bon sens.
    Merci de m avoir lu.
    Bon courage a vous tous et felicitation a ceux qui s en son sorti.
    Prenez soin de vous.
    Sylvie.

  115. Lana Said:

    Ton témoignage est vraiment accablant. Je suis contente que tu ailles mieux, et que tu te sois sortie de cet engrenage.
    Par contre, j’ai modifié le nom du psychiatre, car ce n’est pas le lieu pour faire des attaques nominatives.


{ RSS feed for comments on this post} · { TrackBack URI }

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.