Si ça ne te tue pas, ça peut te rendre plus fort.
Mais si ça ne te tue pas, ça peut aussi t’affaiblir.
Etre une lente agonie.
Te laisser une plaie à vif ou une cicatrice qui fait encore mal.
Si ça ne te tue pas, ça peut te faire beaucoup pleurer.
Si ça ne te tue pas, ça peut te prendre beaucoup.
Si ça ne te tue pas, ça peut te laisser juste la force de survivre.
La schizophrénie, si elle ne te tue pas, elle révélera peut-être ta force, mais ça ne sera pas sans contrepartie. Ca ne sera pas gratuit. Oui, si tu es toujours en vie, tu a été fort, mais tu auras perdu beaucoup aussi.
telepathe_schizo Said:
on 1 mars 2016 at 07:09
Bonjour Lana et merci pour cette minute philosophique.
Mes pensées sur la question, très simplement.
La force, dans la citation originelle, est à prendre au sens physiologique, comme tu l’as compris. En ce sens, c’est ce en quoi le corps est bon pour lui-même.
Mais la force, toujours au sens du corps, mais d’un corps relatif, ce peut être par contre une énergie dirigée vers l’extérieur, bonne ou mauvaise, c’est selon, mauvaise dans le cas de la violence, donc qui se désagrège à partir du corps, qui devient ainsi morbidité.
L’auteur de la citation a transposé, à mon avis, une part de la raison de son corps dans un développement personnel plus large que celui-ci, à savoir ses livres, qui ont occasionné cette citation. Ainsi, elle contient une arrière-pensée, car ses livres sont le prolongement de son corps, de sa force. Je comprends que dans la mesure où il écrivait, il survivait.
Il était également malade, et peut-être sa force s’est-elle accrue progressivement, non sans ivresse et insouciance, jusqu’à le tuer ? Car une force peut être ascendante ou bien décadente, bonne ou mauvaise, selon divers points de vue, tout dépend où chacun aura placé son amour, son soi. Cet auteur a enseigné à aimer le corps.
C’est clairement un auteur schizotypique. Il a écrit aussi (je cite de mémoire) : « Il est parfois préférable de ne s’administrer la santé qu’à petites doses ». On n’est pas si loin de la sagesse grecque antique qui enseignait la modération en toutes choses. Personnellement, j’ai progressé petit à petit hors de la maladie, et quotidiennement je me fais du bien et du mal, en espérant mieux. Je ne me prive pas trop.
Lana Said:
on 1 mars 2016 at 17:27
Merci pour ton explication philosophique. En fait, plus que la phrase de Nietzsche, c’est l’expression à la mode qu’elle est devenue qui m’énerve.
Alain Said:
on 1 mars 2016 at 18:36
Progresser en humilité, c’est être plus fort d’une certaine façon tout en constatant qu’on est très faible.
Un autre mystère…
Ttttttt. Said:
on 2 mars 2016 at 20:16
Le fait que la première statistique que tu cites soit brandie en étendard par certains contribue certainement à la seconde.
Hlhl Said:
on 3 mars 2016 at 17:49
La maladie mentale ne tue pas forcément, non, mais elle éteint la personne. Ce qu’on prend pour » ça l’a rendu plus fort » est juste qu’on se connait mieux désormais, et qu’on arrive à apprécier les moments normaux vu ce qu’on a vécu (et encore, on a une « drôle » de façon de les vivre ces moments normaux).
Si cela rendait plus fort, on serait comme « vacciné », immunisé » contre chaque rechute, or ce n’est pas le cas.
Mais tout de même, parfois, on a été plus fort que certains le croyaient, vous savez, ces gens qui nous prédisaient une vie de malade exclusivement ! On a été suffisamment fort pour ne pas se laisser enfermer dans une case, et finalement, malheureusement, on a été plus fort que le système qui nous voyait foutus.
On a été plus fort que (prévu), mais on n’en est pas sorti plus fort.
Lana Said:
on 3 mars 2016 at 18:36
Exactement.
PatateDouce Said:
on 3 mai 2016 at 14:13
« Si ça ne te tue pas, ça peut te faire beaucoup pleurer.
Si ça ne te tue pas, ça peut te prendre beaucoup.
Si ça ne te tue pas, ça peut te laisser juste la force de survivre »
merci
Novello Said:
on 24 mai 2016 at 09:43
Bonjour Lana
Je suis tres touchee et poignee par votre temoignage et merci pour cette minute de phylosophie. Vous etes un exemple de battante et de courage vivant. Etant moi aussi depressive depuis de nombreuses annees me soignant a domicile, j espere trouver la meme force que vous, meme si nos cas sont differents, pour vaincre et combattre ma psychose qui me pourrit la vie depuis le debut de l adolescence.
Les phases ou je suis mutique, incapable d expliquer mes sentiments et mes problemes et les crises de larme parfois de colere ca m arrive souvent aussi. Je n ai jamais encore ete consulter un psychologue et un psychiatre et je suis tres retissente en constatant la malhonnetete qui et les abus dont beaucoup font preuve. Entamer un traitement psychiatrique me fait trop peur aussi, au vu des effets segondaires dangereux.
Les malades mentaux ont surtout besoin d amour naturel, d attention de soutien, de comprehention et d ecoute sans jugement. Ca vaut mieux que n importe quel medicament. Ce que beaucoup de gens refusent de donner alors il y a aggravation des souffrances, solitude et desespoir et comportements suicidaires.
Moi-meme tout en ayant une famille qui m aime, enfin je n ai que mon pere et ma mere ages et pas de fraterie, j ai malgre tout des envies d en finir avec la vie, un ras-le-bol general et des sentiments de colere voire un degout de moi-meme et de la vie qui m envahissent au quotidien alors je me refugie dans mes reves et mes passions mais j essaie de rester debout. Faites-de meme, restez occupee et ne vous laissez pas menee en bateau par les faux medecins inhumains.
Dites-vous que vous n etes pas seule dans votre combat je suis de tout coeur avec vous. Sans vous connaitre j ai ose vous adresser ce message d encouragement
Bonne journee et bon courage pour continuer a survivre avec votre maladie dans ce monde froid.
Melle Deborah, 26 ans Belgique (Province du Hainaut)
Lana Said:
on 27 mai 2016 at 17:35
Merci pour votre témoignage et vos encouragements. Courage à vous aussi.